Livres Hebdo: Comment est né le Salon du livre adapté ?
Béatrice Henn: Je suis directrice de l’Institut des jeunes aveugles de Lille et, chaque année, j’essaye de trouver un thème attractif pour organiser des journées portes ouvertes. Cette année, on s’intéresse à la lecture en balayant tous les supports à disposition des déficients visuels, ce qui va des livres en braille aux tablettes numériques. C’est une première pour nous, mais cela suscite beaucoup d’intérêt!
LH: Où en est l’accès à la lecture chez les déficients visuels ?
B.H.: Le choix de livres s’est considérablement enrichi depuis une cinquantaine d’années mais donner le goût de lire à un enfant mal voyant, c’est compliqué. Les enfants voyants sont sollicités par des images qui rendent le livre attractif. Pour les enfants déficients visuels, il faut varier les supports afin de rendre la lecture agréable et d’augmenter le panel d’ouvrages à leur disposition. Transcrire un livre en braille, fabriquer un livre tactile, c’est cher et ça prend du temps. Les associations et les familles qui s’y consacrent mutualisent souvent leurs ressources, échangent les documents, pour assurer une certaine diversité.
LH: Qui sera présent lors du Salon ?
B.H.: On a essayé de rassembler différents acteurs de l’édition adaptée avec des associations comme "Mes mains en or", qui a été créée par une maman qui fabrique des livres tactiles, et l’"Association des donneurs de voix", qui a mis en place 120 bibliothèques sonores en France. On attend également des libraires, des écrivains, des représentants de la médiathèque de Lille.
Salon du livre adapté
À l’Ija, 131 rue royale à Lille.
Le vendredi 31 janvier, de 10 h à 18 h.
Et le samedi 1er février, de 9 h à 12 h.