Depuis plusieurs années, j’ai identifié certaines zones dans la région où le livre est absent et dans lesquelles j’aimerais proposer une offre. Saint-Sever en faisait partie. Ce gros bourg de 5 000 habitants a l’avantage de se situer à 25 km de Mont-de-Marsan et pas très loin de chez moi. Avec Caractères, nous y avons souvent tenu des stands lors de manifestations variées. Il bénéficie en outre d’un fort attrait touristique grâce à la présence d'une ancienne abbaye bénédictine, berceau du célèbre manuscrit de l’Apocalypse dit Béatus de Saint-Sever. La ville se trouve également sur le chemin de Compostelle.
Vous présentez la Louve comme la petite sœur de Caractères. En quoi se ressemblent-elles ?
La Louve n’occupe que 100 m2 mais obéit au même concept que Caractères. Elle marie librairie généraliste (7000 références), café et troisième lieu. Chaque espace du magasin offre ainsi de quoi s’installer autour d’une boisson. Une estrade accueille concerts et rencontres ainsi que les ateliers jeunesse. Les animations se veulent pluridisciplinaires : en s’appuyant sur le livre, elles ouvrent sur divers champs artistiques et culturels, positionnant la structure comme un acteur culturel à part entière. On retrouve même à La Louve une fresque imaginée par le dessinateur de BD Jean Harambat qui a déjà œuvré à Caractères. Et d’ici les beaux jours, une terrasse/patio d’une centaine de mètres carrés complètera la surface du magasin et accueillera également café et concerts.
En 2017, vous mettez en œuvre ce concept de Librairie Social Club porté par une association. Un an plus tard, vous projetez d’exporter la formule auprès d’autres librairies. La Louve fait-elle office de test ?
En quelque sorte oui. Elle sera adhérente de l’association Librairie Social Club, dont le siège est à Caractères. Et c’est l’association qui interviendra à La Louve comme un prestataire indépendant proposant animations et événements. Progressivement, d’autres librairies devraient suivre et être labellisée Librairie Social club, comme Le Temps d’un livre à Pontarlier qui a ouvert cet été.
Qui va s’occuper de la Louve ?
Nous sommes trois associés. Au quotidien, la librairie sera tenue par Andréa Brandao, native de Saint-Sever, qui a fait un stage chez Caractères il y a huit ans avant de travailler chez Mollat à Bordeaux et chez Gibert à Toulouse. J’assure la gérance de La Louve et Aurore Pourny, libraire cadre de Caractères, son pilotage.
Comment l’avez-vous financé ?
Principalement grâce à nos apports personnels complétés par une subvention de la Région dans le cadre de l’accord tripartite qui la lie avec la Drac et le CNL. Cela couvre les travaux d’aménagement et l’informatisation. Les 70000 euros de stocks sont, eux, financés grâce aux échéances que les diffuseurs ont bien voulues nous accorder. Pour la première année, j’ai projeté un chiffre d’affaires prévisionnel de 170000 euros, qui devrait grimper jusqu’à 200000 euros en années deux et trois.