Livre Paris 2016

Libraire : un métier qui évolue

De g à d: Laurent Simmen, responsable filière livre université Aix-Marseille ; Evelyne Darmanin, responsable licence librairie UCO, à Laval ; Rémy Gimazane, ministère de la Culture ; Guillaume Gandelot, président INFL ; Guillaume Husson, délégué général du SLF; Jean-François Grunenwald, directeur du centre Profile à Caen - Photo Cécile Charonnat

Libraire : un métier qui évolue

Organisées vendredi 18 mars à Livre Paris, deux tables rondes se sont intéressées à l’avenir de la librairie et aux compétences nécessaires à un métier en transformation.

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Par Clarisse Normand,
Cécile Charonnat,
Créé le 18.03.2016 à 20h27

Face aux nouveaux défis que posent le développement d’internet et du numérique, les libraires ont été invités, lors de deux tables rondes organisées vendredi 18 mars à Livre Paris, à réfléchir sur les évolutions de leur métier.

"Les enjeux de la librairie de demain" a ainsi réuni sur le stand du Forum pro du SNE, Denis Mollat (Mollat, à Bordeaux), Manuel Hirbec (La Buissonnière, à Yvetot) et Eric Fitoussi (Passages, à Lyon) autour de Fabrice Piault (Livres Hebdo) dans le rôle du modérateur.

Ouvrant le débat, Le manifeste pour la librairie, ouvrage collectif dirigé par Denis Mollat et paru le 16 mars chez Autrement, a pointé l’importance de la librairie comme lieu de partage et d’échanges, de découvertes et de passion. Des bases sur lesquelles les trois libraires, à la tête d’établissements de taille très différente (Mollat compte quelque 110 salariés, Passages 14 et La Buissonnière 3), sont revenus tout au long des échanges.

Tandis que Denis Mollat a insisté sur la dimension locale et environnementale d’une librairie, Manuel Hirbec a évoqué le lien social que génère une librairie dans une ville et Eric Fitoussi a mis en avant la notion d’échanges, rappelant que "le lien est plus important que l’algorithme pour transmettre et faire découvrir… Cela s’apprend d’ailleurs. Il faut non seulement  comprendre ce que le client attend mais aussi le guider avec légereté."

"Plutôt que de maintenir un lien par un flux d’informations, via une page Facebook, a expliqué Manuel Hirbec, nous préférons impliquer nos clients dans la vie de la librairie, en les invitant par exemple à venir présenter leurs coups de cœur. C’est beaucoup plus fort."

Curiosité et technicité

Pour autant, tous ont pointé la necessité d’avoir un site internet, notamment pour communiquer et prolonger le lien. Misant sur l’ouverture culturelle, Denis Mollat a évoqué le lancement, à l’automne, d’un nouveau site conçu comme un magazine et intégrant le big data, autorisant une segmentation de profils des internautes en 30 catégories. Nourri par les vidéos de ses libraires (déjà 4 000 sur Youtube), Denis Mollat a mis en exergue la qualité de curiosité, bien avant celle de technicien, dans le métier de libraire.

Ces qualités faisaient débat au même moment sur le stand du CNL, où Guillaume Gandelot, président de l’INFL, Guillaume Husson, délégué général du SLF, Evelyne Darmanin, responsable de la Licence librairie à Laval, Laurent Simmen, de l’Université d’Aix-Marseille et Jean-François Grunenwald, directeur du centre de formation Profile à Caen, échangeaient sur les enjeux liés à la formation au métier de libraire.

Curiosité, maturité, motivation et culture tant générale que celle propre au monde du livre ont ainsi été citées comme nécessaires à l’entrée dans le métier de libraire. Mais les intervenants, après une brève présentation des centres de formation et des spécificités de chacun, se sont surtout arrêtés sur la nécessité de repenser la formation, initiale comme continue.

Un nouveau diplôme à L’INFL en 2017

Précisant que l’obligation de formation repose, depuis 2013 et la loi dite ANI, sur la profession elle-même, Guillaume Husson a ainsi rappelé l’inscription de la formation "au cœur de l’agenda politique" du SLF, et ce d’autant plus que "sur les piliers du métier, la formation continue des libraires reste très faible." Partageant le même constat, Guillaume Gandelot a également insisté sur la nécessité de"rendre la formation initiale plus attractive et plus cohérente avec les attentes et les besoins des libraires d’aujourd’hui." Une préoccupation qui se traduira à l’INFL par la création d’un nouveau diplôme à la rentrée 2017.

Les débats se sont clos sur les besoins et les possibilités de formation des libraires dans les départements et les territoires d’outre-mer, une thématique apportée par les interventions de la salle, et sur l’urgence à mettre en place, plus qu’une formation éclair, un véritable accompagnement des repreneurs de librairies, tant avant qu’après l’acte de transmission.

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