Au festival d’Avignon, le lever de rideau est fortement perturbé. Les deux spectacles d’ouverture qui devaient se tenir vendredi 4 juillet au soir ont été annulés en raison du mouvement de grève initié par les intermittents du spectacle, a annoncé le directeur du festival Olivier Py.
L’annulation de la pièce Le prince de Hombourg et de Coup fatal, un ballet d’Alain Platel avec des musiciens traditionnels de Kinshasa, fait suite à un vote des équipes. En effet, lors d’une assemblée générale qui s’est tenue jeudi 3 juillet, la majorité des salariés du festival avaient voté pour la grève ce vendredi, jour où la CGT Spectacle avait lancé un appel à un arrêt de travail “massif”. Le vote des équipes travaillant sur les spectacles d’ouverture a confirmé cette décision.
 
“Chaque représentation annulée coûterait 45 000 euros”, a précisé Paul Rondin, le second d’Olivier Py. Les possesseurs de billets pourront soit se faire rembourser, soit choisir un autre spectacle du festival. Faute de créneau disponible, Le prince de Hombourg ne pourra pas être reprogrammé. Cependant, en accord avec les salariés, la retransmission sur France 2 de cette pièce mythique créée à Avignon par son fondateur Jean Vilar en 1951 avec Gérard Philipe, reste maintenue, a assuré Olivier Py. La chaîne a en effet enregistré une des répétitions de la pièce. Chez France 2, on se disait cependant “incertain” pour l’instant.
 
Une marche silencieuse pour ouvrir le festival

Dans le “Off” d’Avignon, la majorité des 1 083 compagnies s’est déclarée déterminée à jouer mais la “grande parade” qui donne le coup d’envoi des festivités vendredi après-midi est remplacée par une “marche silencieuse”.
 
Les spectacles programmés samedi 5 juillet restent en tout cas à l'affiche, a souligné Olivier Py, alors que la CGT n’a déposé son prochain mot d’ordre de grève que pour le 12 juillet.

La mobilisation des intermittents du spectacle vise à maintenir la pression alors qu’à Paris une concertation mise en place par le gouvernement pour une “refonte” du statut a débuté. Les intermittents, eux, continuent de rejeter la nouvelle convention d’assurance chômage qui, disent-ils, porte atteinte au statut particulier dont ils bénéficient en raison de la précarité de leur emploi.