Depuis près de trois ans, le conflit syrien a fait plus de 140 000 morts. Même si, localement, des armistices sont conclus autour de Damas, la deuxième session de négociations entre l’opposition et le gouvernement à Genève cette semaine n’a pas encore permis de trouver une issue politique à cette guerre. La réalité syrienne et les racines du mal actuel sont analysées dans plusieurs publications à venir. Les éditions Sindbad, marque d’Actes Sud, qui avaient publié en 2013 Treize ans dans les prisons syriennes d’Aram Karabet, programment trois nouveautés en mars et avril sur le pays. Le 5 mars paraîtra La Syrie promise, une correspondance fictive entre la journaliste indépendante Hala Kodmani et son père, ancien diplomate syrien récemment disparu. Elle évoque l’histoire du pays depuis le mandat français, et notamment celle des trois dernières années. Syrie, la révolution orpheline, prévu le 23 avril, est une analyse géopolitique par le chercheur libanais Ziad Majeb qui replace l’insurrection dans son contexte local, régional et international, posant notamment les questions dérangeantes sur la non-intervention de la communauté internationale. Sindbad complète son offre avec de la fiction, en publiant Les gardiens de l’air de Rosa Yaseen Hassan le 2 avril sur l’histoire d’une interprète à l’ambassade du Canada à Damas qui accueille les demandeurs d’asile et recueille le témoignage de ces victimes de la répression dans tout le monde arabe, du Soudan à l’Irak.
Buchet-Chastel opte aussi pour le double traitement par la fiction et par la non-fiction avec la sortie simultanée le 3 avril des Couleurs du sultan - un roman d’Isabelle Hausser qui, derrière l’histoire d’un courtisan et de son sultan dans un pays imaginaire, raconte en fait la guerre civile actuelle - et de Lettres de Syrie de Joumana Maarouf qui reproduit la correspondance tenue depuis mars 2012 par une institutrice syrienne avec une amie réfugiée, témoignant de la vie quotidienne et de l’état d’esprit des habitants. Viendra ensuite en mai, au Rocher, Le drame syrien, les erreurs d’analyse occidentales de Frédéric Pichon, un docteur en histoire animateur du site Les Yeux sur la Syrie qui fait le point sur la situation de crise. Enfin, pour se plonger dans le quotidien du pays avant le conflit, l’auteur de BD Riad Sattouf publiera le 15 mai le premier tome d’une trilogie autobiographique, intitulée L’Arabe du futur (Allary éditions), où il revient avec humour sur son enfance en Syrie, dans un village près de Homs. Anne-Laure Walter