Plusieurs professionnels de la culture, écrivains et universitaires, dont des personnalités célèbres comme le romancier britannique John le Carré ou l’Ecossais Irvine Welsh, se sont associés à Vice pour mener à bien ce projet. A partir de la liste des livres bannis de la prison de Guantanamo, ils ont constitué une sorte de bibliothèque consultable en ligne, permettant de comprendre, ouvrage par ouvrage, les raisons de leur censure.
Le lundi 10 novembre, la célèbre pièce de Samuel Beckett En attendant Godot, a inauguré la série dans un article de l’Anglais David Leveaux, directeur de théâtre. A la fin de son texte, David Leveaux avoue “ne pas connaître la raison explicite de la présence de En attendant Godot dans la liste des livres bannis de Guantanamo”. Mais cette œuvre, qu’il qualifie de “pièce la plus iconique et incompréhensible de l’ère moderne”, a, explique-t-il, “souvent fait l’objet de censures, particulièrement en prison, à cause de son aspect absurde et impénétrable”.
Dans les derniers livres bannis ajoutés à la bibliothèque de Vice, une autre pièce de théâtre, Le Marchand de Venise de Shakespeare. L’auteur de l’article explique que “ce livre est un exemple d’esprit libéré. Et il est explosif. Revanche, honneur, argent, et race: il provoque des disputes à chaque page”.
Le journal d’Anne Frank, ou encore Blair’s Wars de John Kampfner, font également partie des livres que les prisonniers de Guantanamo ont interdiction d’avoir en leur possession.
Pour l’instant, 14 ouvrages interdits à la prison de Guantanamo sont ainsi présentés et analysés.