Barnes & Noble avait prévenu que le Nook était devenu un problème. Il y a deux semaines, le groupe avait pris de l'avance en annonçant de mauvais résultats trimestriels pour la liseuse (voir
notre actualité). Lundi, le fondateur du groupe, Leonard Riggio, proposait au conseil d'administration de scinder complètement B&N, séparant ainsi l'activité de distribution de l'activité comprenant le Nook et le secteur universitaire (voir
notre actualité). Il proposait de racheter les points de vente de la chaîne de libraires ainsi que le site barnesandnoble.com.
Ce jeudi, Barnes & Noble a communiqué ses chiffres du troisième trimestre (de novembre 2012 à janvier 2013). Les ventes des activités liées au Nook ont chuté de 26% (pour s'élever à 316 millions de $) et les pertes se sont aggravées, multipliées par deux (190,4 millions de $). La baisse des ventes de liseuses et tablettes n'a pas été compensée par la légère hausse des ventes de contenus numériques (+6,8%).
Le groupe a immédiatement annoncé qu'il allait réduire la voilure du Nook, voire rétrécir fortement ses dépenses dans ce segment. Déterminé à conserver cette activité, le P-DG William Lynch a, cependant, clairement affirmé que «
le groupe ne fera plus ce qu'il a fait » à propos du Nook. B&N part désormais à la recherche de partenaires (Microsoft et Pearson ont investi dans cette entité, dont Barnes & Noble conserve encore 78%), mais continuera de développer des applications pour la lecture numérique. Le Nook e-bookstore va d'ailleurs ouvrir dans une dizaine de pays cet été.
En revanche, le flou reste entretenu sur l'avenir des liseuses et tablettes. Lynch croit que le groupe peut se développer dans le numérique sans avoir besoin d'investir dans des supports, où de plus grands groupes sont aujourd'hui mieux placés. Sans nouveaux modèles, les supports Nook sont condamnés. Déjà, les experts considèrent que le Nook disparaîtra du prochain exercice fiscal, qui débute le 1er mai.
Des magasins profitables Les ventes dans les magasins ont un peu mieux résisté, même si elles ont baissé de 10,3% (pour s'élever à 1,5 milliard de $) dans les librairies et de 1,6% dans le secteur universitaire (517,2 millions de $). Mais leur résultat net a progressé de 7%, avec un bénéfice de 212 millions d'euros. Il n'est pas envisagé, actuellement, d'accélérer le processus de fermetures de magasins (un tiers des 677 librairies seraient menacées d'ici dix ans), contrairement à ce qu'affirmait le
Wall Street Journal lundi. Durant ce trimestre, le groupe a ouvert 2 nouvelles unités et en a fermé 14. 3 à 5 nouvelles librairies devraient inaugurées entre mai 2014 et avril 2015.
Au global, B&N voit son chiffre d'affaires baissé de 8,8% au troisième trimestre et enregistre une perte de 6 millions de $. Des résulats peu flamboyants mais la stratégie semble validée par Wall Street : l'action continue d'augmenter.