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Les éditeurs scolaires s’inquiètent du manque de crédits pour les manuels

Rayon scolaire à la librairie Gibert Joseph à Paris - Photo Olivier Dion

Les éditeurs scolaires s’inquiètent du manque de crédits pour les manuels

Pour prendre le relais de budgets publics insuffisants, les éditeurs scolaires suggèrent le retour à un financement par les familles.

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Par Hervé Hugueny
Créé le 05.09.2018 à 14h31

« Nous constatons un décalage entre la volonté politique affichée lors des réformes des programmes scolaires, et la réalité de leur mise en œuvre dans les classes, et ce décalage est lié au sous-financement chronique des ressources nécessaires à l’acquisition des manuels scolaires », constate Célia Rosentraub, P-DG d’Hatier (groupe Hachette Livre) et présidente de l’association Les Editeurs d’éducation, qui a tenu sa conférence de presse de rentrée, le 4 septembre à Paris. L’association regroupe au Syndicat national d’édition 25 maisons spécialisées dans la publication de manuels scolaires.
 
La refonte des programmes des lycées entrera en vigueur l’an prochain en seconde et en première, ce qui devrait entraîner le remplacement complet des manuels concernés par de nouvelles éditions que les éditeurs vont préparer dans les prochains mois. Or les Régions se sont progressivement substituées aux familles dans le financement de ces ouvrages, mais n’étaient alors pas confrontées à des renouvellements de programmes aussi massifs.
 
Au primaire, les achats de manuels sont à la charge des communes, avec de grandes disparités en fonction de leurs priorités ou de leurs ressources. Au collège, c’est l’Etat qui doit prévoir le budget nécessaire depuis la loi Haby, mise en œuvre en 1977. Et l’expérience de la dernière réforme des programmes du collège a de nouveau montré que ces crédits sont insuffisants selon les éditeurs scolaires, affirmant que plus de 30% de manuels conformes aux nouveaux programmes manquent encore pour équiper tous les élèves.
 
« Il est urgent d’articuler les réformes avec les mécanismes de financement qui les accompagnent », alerte le communiqué de l’association. « Une remise à plat des dispositifs de financement des manuels et des ressources numériques individuelles s’impose: fléchage de l’allocation de rentrée scolaire, retour à une financement par les familles au lycée, etc., sont des pistes qu’il convient d’explorer », poursuit le texte.
 
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L’association a également présenté un sondage montrant la place centrale qu’occupent les manuels dans les usages des enseignants, des élèves et de leurs parents, tous majoritairement convaincus de leur utilité. Célia Rosentraub a également mis en garde contre les illusions d’économie du passage au numérique, qui présente certains avantages dans le processus pédagogique, mais aussi très coûteux, et ne peut couvrir toutes les fonctions du papier.
 
« Nous sommes de bons observateurs, au cœur du système scolaire, et au contact des familles où les manuels sont parfois les seuls livres présents », insiste Célia Rosentraub, soucieuse de légitimer la parole des éditeurs auprès des pouvoirs publics et d’en faire des partenaires reconnus dans la mise en place des réformes.
 
Pour faire connaître les versions numériques de leurs ouvrages et les diffuser auprès des familles, Les Editeurs d’éducation vont par ailleurs ouvrir la plateforme www.monmanuelscolairenumerique.com, qui présentera la totalité des ouvrages utilisés en classe, et renverra vers les sites des éditeurs pour les achats.
 

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