"Nous avons achevé la réécriture complète du SDK Readium, et cette V2 est maintenant dans sa phase de test", annonce Laurent Le Meur, directeur technique de EDRLab, qui pilote le développement des outils nécessaires à l’usage de l’ePub3, format le plus achevé du livre numérique. Readium est le "moteur" d’une application de lecture, gérant l’affichage du fichier à l’écran, quel que soit le type d’appareil et de système d’exploitation (iOS, Android, Mac, Windows, Linux).
"C’est la partie la plus délicate, que nous laissons totalement en open source pour encourager les développeurs d’applications de lecture à la reprendre, pour faciliter aussi le travail des éditeurs : un fichier testé avec succès sur une application utilisant Readium 2 devra fonctionner avec les autres basées sur ce même moteur", explique Laurent Le Meur.
Ecrite par des bénévoles, la première version de Readium présentait des complexités qui en alourdissaient l’usage. La V2 a coûté 250 000 euros, financés par la Direction générale des entreprises (rattachée au ministère de l’Economie) pour 150 000 euros, et par le Centre national du livre pour 100 000 euros. EDRLab a également développé une application de lecture baptisée Readium Desktop alpha1, pour ordinateurs (Mac, Windows et Linux).
Le déploiement de LCP Readium, le système de protection de fichier (DRM) conçu par EDRLab, est par ailleurs en cours. "Il vient d’être adopté en Allemagne par EKZ, fournisseur de service aux bibliothèques, qui a retenu la solution pour le prêt proposée par TEA [filiale de Decitre]", indique le directeur technique de EDRLab.
En France, l’usage de LCP Readium va démarrer aussi via PNB (Prêt numérique en bibliothèque), piloté par Dilicom. "Les distributeurs numériques sont prêts ou sur le point de l’être, de même que des applications de lecture, et les systèmes de gestion de bibliothèques devraient l’être d’ici à la fin de l’année", note Véronique Backert, directrice générale de Dilicom, qui envisage de proposer sa propre application. Il faudra gérer une période de transition avec la DRM d’Adobe, jusqu’à présent la plus utilisée, mais aussi la plus décriée et la plus coûteuse.
L’objectif de ces programmes est de fournir une expérience de lecture aussi fluide que celle des systèmes fermés d’Amazon ou d’Apple, afin de faire entrer ensuite cette obligation d’ouverture et d’interopérabilité dans la réglementation, de façon à permettre aux librairies indépendantes de rentrer enfin sur ce marché numérique. Hervé Hugueny