"Suite à notre tribune publiée sur le site « Les histoires sans fin » le 25 novembre, Charlotte Gallimard a répondu sur le site de Livres Hebdo. Nous jugeons cette réponse évasive et quelque peu condescendante" expliquent en préambule les 35 signataires de la lettre que Livres Hebdo a reçu.
"La marque Autrement va donc disparaître à petit feu"
Dans leur réponse, les auteurs reviennent "sur une phrase essentielle de la réponse publiée par Livres Hebdo: « Il n’a jamais été question de fermer le catalogue qui continuera à être diffusé ». Certes: les livres encore disponibles continuent à être diffusés, les derniers livres programmés par Autrement seront mis en place auprès des libraires en février. En effet, le catalogue n’est pas fermé, mais la création est arrêtée, il n’y a plus d’équipe éditoriale, plus d’opération de promotion (absence d’un stand Autrement à Montreuil, pas de site Internet) : la marque Autrement va donc disparaître à petit feu, ce qui revient à fermer un catalogue, lentement mais sûrement. Ne jouons pas sur les mots, nous savons tous les manier."
"Madrigall a manqué là une occasion unique de célébrer ce catalogue"
Reprochant à Charlotte Gallimard, P-DG de Casterman et Alternatives, "quelles que soient les fausses raisons", de ne pas avoir "communiquer en premier lieu aux auteurs" et "à l’ensemble de nos partenaires", le motif de séparation entre le groupe Madrigall et leur maison, les auteurs d'Autrement Jeunesse aurait souhaité que l'on "reconnaisse la valeur d’un catalogue et sa cohérence, et que la fin – puisque c’est d'une fin dont il s’agit – se fasse dans la sérénité."
Pour eux, "Madrigall a manqué là une occasion unique de célébrer ce catalogue, d’en stimuler les ventes, comme en témoignent les nombreux messages de soutien que nous avons reçus des libraires depuis le 25 novembre. La conservation de quelques fleurons du catalogue Autrement Jeunesse, qui auraient sûrement trouvé leur place dans l’une ou l’autre des « marques » Madrigall est à présent remise en cause par la plupart des auteurs."
"Nous défendons notre travail, nos livres et une vision de l’édition jeunesse"
"Parce que nous défendons notre travail, nos livres et une vision de l’édition jeunesse qu’incarne encore pour quelques semaines Autrement Jeunesse", les signataires de cette réponse interpellent de nouveau Charlotte Gallimard. "Nous continuons donc à demander (...) du concret : une position clarifiée, une communication claire à destination de la presse et des libraires, une réponse personnalisée à chaque auteur sur la reprise ou non de ses titres par l’un des « labels » de Madrigall."
Et de conclure, fatalistes: "Puisqu’il semble inévitable qu’Autrement jeunesse disparaisse, qu’il disparaisse dans la dignité et le respect de ses auteurs et illustrateurs."