L'association alerte sur les répercussions engendrées par la fermeture des librairies et l'annulation de la quasi-totalité des sorties commerciales aux mois de mars et avril. La baisse des droits d'auteurs engrangés sur cette période se conjuguera, pour certains écrivains, au non-paiement de la seconde fraction de leurs à-valoir, débloqués au moment de la parution de l'ouvrage. Un tiers des auteurs interrogés par la Ligue des auteurs professionnels sur les conséquences du confinement indiquent avoir vu disparaître une partie de leurs revenus pour ces raisons. Les auteurs dont les ouvrages ont été reportés indéfiniment pourraient même devoir renoncer totalement à cette source de revenus.
Des revenus pas si annexes
La SGDL s'inquiète également de la santé des petites et moyennes maisons d'édition, qui pourraient, dans les mois à venir, cesser leur activité, "privaint ainsi les auteurs, en cas de liquidation judiciaire, des droits qui auraient dû leur être versés en 2020 et en 2021", note la SGDL.
Des éditeurs qui resteront debout, au moins un tiers diminuera sa production de nouveaux titres dans les mois à venir, selon un sondage Livres Hebdo. Or, cette "contraction globale de la production éditoriale vont priver nombre d'auteurs de revenus sur lesquels ils comptaient", prévoit la SGDL.
A cette incertitude sur les revenus tirés de la vente de livres s'ajoute celle liée aux revenus annexes. La SGDL relève un manque de visibilité sur les possibilités futures d'organiser des rencontres d'auteurs en milieu scolaire, en résidences ou lors d'événements littéraires. D'après le sondage de la Ligue, près de 80% des auteurs sont concernés par une perte de revenus issus de ces activités sur la période du confinement.
Préparer l'après
"Les conséquences économiques de la crise sanitaire vont plonger, dans les mois à venir, nombre d’auteurs de l'écrit, qui connaissent déjà une situation de grande précarité, dans des difficultés insurmontables, anticipe Patrice Locmant, directeur général de la SGDL. Elles pousseront certains à renoncer à leur activité, appauvrissant ainsi à terme la diversité de la création littéraire et la richesse culturelle de notre pays."
Le responsable appelle à mettre en place "un plan de relance ambitieux" et à "renforcer rapidement les dispositifs sectoriels mis en place pour leur permettre de soutenir et d'accompagner dans la durée les auteurs de l'écrit." La Ligue, pour sa part, juge "essentiel de penser un fonds d’urgence transversal à l’adresse de tous les artistes-auteurs, pour accompagner sur le court et le long terme les professionnels que nous sommes dans cette période qui s’annonce extrêmement difficile."