Delpire avait publié en juin son dernier livre, C'est de voir qu'il s'agit, où il propose une introduction à la photographie et rend hommage aux grands artistes du XXe siècle. L'ouvrage rassemble des textes écrits tout au long de sa carrière.
En 1958, il avait été le premier à publier Les Américains du photographe suisse Robert Frank. « Le travail de l’éditeur, c’est de valoriser le travail des autres, un travail non seulement d’équipe, mais de connivence. Je n’ai jamais publié quelqu’un qui ne m’intéressait pas » expliquait-il à l'occasion d'une rétrospective qui lui était consacré à la Maison européenne de la Photogtaphie en 2009.
Livres jeunesse, cinéma...
Robert Delpire a produit également quelques films dont La grande hernie et Qui êtes-vous Polly Maggoo, lauréat du prestigieux prix Jean Vigo en 1967, tous deux réalisés par William Klein. Par ailleurs, il a aussi édité des livres pour la jeunesse (les collections "Dix sur dix", "Actibom" et "Multibom"). Notamment, il fut le premier éditeur français de Max et les Maximonstres de Maurice Sendak en 1967. De par son passé publicitaire, et son amour pour tous les arts visuels, Robert Delpire, marqué par la rigueur helvétique, a proposé des ouvrages soignés qui ont fait référence. Son Encyclopédie essentielle est un modèle du genre, cherchant toujours à travers l'illustration et l'iconographie une manière de "donner à voir".
Jack Lang l'avait nommé en 1982 pour créer le Centre national de la photographie, où il fut directeur durant quatorze ans. A cette occasion, il créé en 1982 "Photo Poche", petits livres noirs à prix modiques, repris par Nathan en 1996 puis par Actes sud en 2003. Elle devint la collection de livres photographiques la plus vendue au monde, certaines éditions comme celles de Koudelka ou Boubat s'écoulant à 20000 exemplaires.
En 2009, dans l'émission Des mots de minuit, il évoquait son parcours: "Je fais de la photographie sociale et des livres pour la jeunesse parce que toutes les images m'intéressent. Je ne suis pas qu'éditeur. J'ai aussi fait du cinéma avec William Klein ou de la publicité. Je n'ai jamais souffert de faire de la publicité. Ça a fait vivre les magazines que j'ai faits. J'ai commencé par faire des textes pour des labos avant de m'apercevoir que ça pouvait me rapporter de l'argent !"