Eduardo Galeano, né en 1940 à Montevideo, est décédé des suites d'un cancer ce lundi 13 avril, a annoncé le quotidien uruguayen
El Pais. Il avait débuté sa carrière journalistique à 14 ans, en publiant des caricatures dans l'hebdomadaire du parti socialiste uruguayen
El Sol.
Entre 1961 et 1964, il a dirigé la prestigieuse revue Marcha, puis il a pris la direction du journal de gauche Epoca (1964-1966).
Emprisonné dans la foulée du coup d'Etat militaire de 1973, il s'exile en Argentine puis en Espagne, avant de revenir en Uruguay au retour de la démocratie en 1985.
Son ouvrage phare, Les veines ouvertes de l'Amérique latine (Pocket), réquisitoire contre l'exploitation du sous-continent depuis l'arrivée des premiers colons espagnols, était devenu un des ouvrages de référence de la pensée de gauche des années 70 et 80 puis de l'altermondialisme. Paru initialement en 1971 en espagnol, il a été traduit dans une vingtaine de langues.
Lux Editeur a publié ces dernières années plusieurs ouvrages de Galeano dont Mémoire du feu en 2013 et Football, ombre et lumière en mai 2014. Alexandre Sànchez, de Lux Editeur, témoigne : “D'une érudition formidable et amoureuse, il connaissait dans ses moindres détails la foisonnante histoire du continent sud-américain, ses sommets, ses marécages. Ses livres nous ont appris les gestes des héros que le pouvoir a voulu effacer, ceux qui sont restés debout face à la violence, la domination. Il a documenté l'injustice, montré l'exploitation, célébré ceux qui luttaient contre.”