Disparition

L’écrivain mexicain Fernando del Paso, auteur de romans historiques, poète et diplomate connu pour ses prises de positions contestataires, est mort à l’âge de 83 ans, le 14 novembre, dans un hôpital de Guadalajara. L’auteur, dont la santé demeurait fragile après un accident vasculaire cérébral en 2013, a durablement marqué le monde de la littérature hispanophone avec ses œuvres au confluent de l’Histoire et de la culture.
 
Le président mexicain Enrique Peña Nieto lui a rendu hommage : "Fernando del Paso a enrichi le patrimoine culturel du Mexique, son héritage est inestimable". Pour son futur successeur à la présidence Andres Manuel Lopez Obrador, la mort de l’écrivain représente "une perte irréparable pour la littérature mexicaine. Jusqu'à aujourd'hui il était le meilleur écrivain en vie du pays".
 
La fille du romancier, Paulina del Paso, a salué la mémoire de son père : "il nous laisse le goût de vivre, son sens de l'humour, un héritage très précieux qui exerce une influence positive sur les jeunes inspirés par l'écriture." Le quotidien La Razón de México salue, en une de son édition du 15 novembre, un "écrivain monumental", connu pour des titres comme Palinure de Mexico (Fayard, 1985, trad. de l’espagnol par Michel Bibard), prix du Meilleur livre étranger 1977, ou Des Nouvelles de l’Empire (Fayard, 1990, trad. de l’espagnol par Claude Fell). Dans ce roman qui a fait date, l’auteur imagine les vies contrariées de Maximilien de Habsbourg et de sa femme Charlotte, imposés par Napoléon III à la tête du Mexique.
 
Un écrivain rebelle
 
Récompensé à de nombreuses reprises, lauréat du prestigieux prix Cervantès en 2015, Fernando del Paso ne s’est pas cantonné à son rôle d’homme de lettres. Après une carrière à la BBC, il émigre à Paris où il fut pendant huit ans l’attaché culturel du Mexique, puis consul général.  A son retour au Mexique, il prend le poste de directeur de la bibliothèque ibéro-américaine de l’Université de Guadalajara.
 
Sévère critique de la déliquescence de l’Etat mexicain, de nature rebelle et excentrique, il dénonçait en 2015 "les vols, les extorsions, les enlèvements, les disparitions, les abus de pouvoir, la corruption, l'impunité et le cynisme" qui se poursuivent dans son pays.

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