Au compte-gouttes, Flammarion livre des éléments sur le prochain roman de
Michel Houellebecq, à paraître le 7 janvier. Environ 600 journalistes ont reçu ce vendredi 17 décembre un exemplaire de ce livre-évènement intitulé
anéantir, avec un a minuscule. Gros pavé de 736 pages, l'ouvrage est relié, cartonné et accompagné d'une courtoise injonction :
"Par respect pour les lecteurs qui ne le trouveront pas avant (le 7 janvier en librairie NDLR), nous vous demandons très solennellement de bien vouloir respecter l'embargo fixé au jeudi 30 décembre 2021".
Si le
Figaro a décidé de publier les
premières phrases du texte, à
Livres Hebdo, nous avons préféré vous raconter la fabrication de ce livre et l'organisation hors norme qui a été mise en place par la maison d'édition. C'est la
fabrique d'un "beau-roman", tiré à 300 000 exemplaires.
anéantir répond à la ligne graphique personnalisée que l'écrivain a conçu pour ses nouveautés et son fonds. Michel Houellebecq a créé sa propre collection, sa propre « Pléiade » en quelque sorte. Sa nouveauté présente ainsi une tranchefile et un signet en association avec la couleur de la typographie en couverture. L’écrivain fétichiste a veillé au grain. Il n’a pas transigé sur la qualité du papier, d’un grammage spécifique, qui
« ne jaunit pas au fil des années », fait savoir son éditrice,
Teresa Cremisi. Cette nouvelle ligne graphique de collection s’applique aussi au fonds :
Extension du domaine de la lutte,
Les particules élémentaires et
Plateforme sont disponibles, sous ce nouveau format, depuis le 10 novembre.
« Michel Houellebecq s’inspire de ses éditions à l’étranger où les couvertures cartonnées ou hard cover
sont souvent utilisées, comme en Allemagne ou dans les pays anglo-saxons, confie le directeur artistique de Flammarion,
François Durkheim.
Il a ce souci du soin, le sens du détail. Pour lui, La relation affective à l’égard du livre est décuplée quand l’objet physique est beau. »
L’écrivain étudie aussi la typographie, les empagements. S’il
« ne jure que par le caractère Bodoni utilisé en couverture », c’est une « Garamond » qui a été choisie pour l’intérieur
« pour le confort de lisibilité qu’elle offre », souligne François Durkheim. En couverture encore,
les capitales sont proscrites. L’écrivain décide aussi de se passer du texte de quatrième de couverture.
« C’est un geste fort, qui souligne que c’est à l’intérieur que tout se joue, observe, du point de vue commercial,
Vincent Le Tacon, directeur commercial à la Diffusion Flammarion.
Là encore, la curiosité du lecteur, qui n’aura d’autre indication que le titre, est attisée. C’est une invitation à ouvrir le livre».