Le jury du 44
e Livre Inter, présidé cette année par Leïla Slimani et composé de 24 auditrices et auditeurs de la radio, a été attribué le 4 juin, à David Lopez pour
Fief, paru en août au Seuil. Le lauréat a été révélé durant "le 7-9" de Nicolas Demorand.
Pour son premier roman, l’auteur dépeint la vie quotidienne d’une bande d’amis d’un quartier dit "rurbain" situé – sinon oublié – entre banlieue et campagne. Pour Jonas et ses copains, la vie se résume à rouler des joints, fumer, jouer aux cartes, tchatcher, parfois boxer à la salle de sports ou se rendre en soirées. Les vies tournent en rond dans ce fief en huis clôt, où
"réussir c’est trahir", comme interpelle une phrase du roman.
Ce premier texte est
"très clairement issu de l’expérience", rapporte l’auteur interviewé par
Livres Hebdo.
"Les portraits sont largement inspirés de gens que j’ai fréquentés, à côté de qui j’ai grandi", affirme-t-il, tout en précisant que
"le livre ne porte rien de revendicatif". La revendication est ailleurs, du côté de la création littéraire. Dans son
avant-critique pour Livres Hebdo, Sean J. Rose loue la performance du primo-romancier, au
"style puissant, d’une truculence argotique, à la syntaxe heurtée, au rythme syncopé qui vous emporte tel l’enivrant flow d’une chanson de rap doublée d’un formidable sens du portrait".
Fief, vendu à près de 13 000 exemplaires depuis sa parution, a aussi fait partie des finalistes des prix Renaudot et Medicis 2017. Il s'agit du premier roman de la rentrée littéraire qui s'est le mieux vendu l'année dernière, d'après GFK.
En 2017, la lauréat du prix du Livre Inter a été Jean-Baptiste del Amo pour
Règne animal (Gallimard).