Proclamation

Le prix Céleste Albaret 2025 pour Catherine Cusset

Catherine Cusset chez elle à Paris - Photo OLIVIER DION

Le prix Céleste Albaret 2025 pour Catherine Cusset

Le jury du 10e prix Céleste Albaret a récompensé Catherine Cusset pour son ouvrage Ma vie avec Marcel Proust (Gallimard). Elle recevra sa distinction mardi 10 juin lors d’une soirée organisée au salon Jacques Guérin de l’Hôtel littéraire Le Swann à Paris.

Par Élodie Carreira
Créé le 22.05.2025 à 19h19

Le jury du prix Céleste Albaret a récompensé la romancière Catherine Cusset pour son ouvrage Ma vie avec Marcel Proust, paru aux éditions Gallimard. La lauréate se verra remettre la distinction mardi 10 juin lors d’une soirée qui se tiendra dans le salon Jacques Guérin de l’Hôtel littéraire Le Swann, dans le VIIIe arrondissement de Paris.

« Le jury a souhaité récompenser cet ouvrage dans lequel Catherine Cusset introduit Proust avec brio, grâce à une approche intime, sensible et structurée de son œuvre. Avec élégance et persuasion, l’auteur éclaire le roman de Proust sous un jour personnel sans jamais sacrifier à la profondeur de l’analyse », ont notamment déclaré les membres du jury.

Aux marges de l’autofiction

Comme avec Vie de David Hockney, republié cette année par Gallimard et lauréat du prix Anaïs Nin en 2018, Catherine Cusset s’est de nouveau livrée avec Ma vie avec Marcel Proust à un exercice quelque peu différent de l’autofiction, tonalité de prédilection pour la plupart de ses livres.

Édité dans la collection « Ma vie avec », créée par l’académicien François Sureau et maintenant dirigée par Sandrine Treiner, ce nouvel opus flirte pourtant avec une certaine subjectivité : celle d’une lectrice particulièrement marquée par ses trois lectures de la Recherche, à trois moments cruciaux de son existence.

Sa vie avec Proust

Interrogée par notre collaborateur Jean-Claude Perrier en mars dernier, Catherine Cusset définit ces trois lectures comme successivement « amoureuse » et « sociétale », avant d’y déceler « le rapport de Proust à la judéité » comme un énième écho à sa propre identité, elle, l’enfant d’un père catholique et d’une mère juive. Une réminiscence intime à travers laquelle l’autrice raconte ce que Proust lui a chaque fois apporté, de l’optimisme au discernement, jusqu’au secret de sa propre vérité.

Né en 1963, Catherine Cusset est une cavalière des lettres. Autrice d’une thèse sur le marquis de Sade, elle a enseigné la littérature française du XVIIIe siècle à l’université de Yale entre 1991 et 2022 avant se consacrer entièrement à l’écriture.

Ses romans les plus notables sont En toute innocence (Gallimard, 1995), Le Problème avec Jane (1990, Folio), Grand prix des lectrices de Elle, Un brillant avenir (2008, Gallimard), lauréat du prix Goncourt des lycéens ou encore L’autre qu’on adorait (2016, Gallimard). En 2016, elle reçoit le titre d’officière de l’ordre des Arts et des lettres.

Cette année, le jury du prix était composé d’Antoine Compagnon, Michel Erman, Anne Heilbronn, Laure Hillerin, Jacques Letertre, Jürgen Ritte, Jean-Yves Tadié et d’Aude Terray, lauréate 2024. Ces derniers ont choisi le livre de Catherine Cusset parmi une présélection de cinq ouvrages, confectionnée par Philippe Aubier de la librairie Fontaine Haussman, nommé secrétaire général du prix.

Créé en 2015 par Jacques Letertre, président de la Société des hôtels littéraires et par Philippe Aubier, le prix Céleste Albaret récompense chaque année un livre sur Marcel Proust et son œuvre. Son nom est un hommage à la gouvernante de l’écrivain, sans qui ce dernier n’aurait pu venir à bout de son grand roman, À la recherche du temps perdu.

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