Selon une enquête réalisée en Grande-Bretagne par MTM London pour le compte de la Publishers Association, l’association des éditeurs britanniques, et de la Society of Chief Librarians, la société des directeurs de bibliothèque, dont rend compte vendredi 5 juin notre confrère The Bookseller, le prêt à distance de livres numériques dans les bibliothèques publiques pourrait avoir une influence négative sur l’activité des librairies.
 
Dans les quatre réseaux de lecture publique examinés par cette enquête, qui répond à l’une des recommandations du rapport Sieghart sur la lecture publique publié en décembre 2014, moins de 1% des usagers utilisent le bouton “acheter” pour acquérir les titres qu’ils ont empruntés. 39 % des utilisateurs de ce service déclarent qu’il est peu probable qu’ils se rendent en librairie, 37% qu’ils achètent des livres imprimés, et 31 % qu’ils achètent des livres numériques.
 
Ces données inquiètent les libraires. “Si les bibliothèques publiques peuvent prêter autant de livres numériques qu’elles veulent sans contrôles équitables et justes, bien des aspects commerciaux du marché du livre seront affectés, a déclaré Tim Godfray, directeur exécutif de l’association des libraires britanniques. Nous continuerons à faire pression en faveur d’un système équitable qui permette aux bibliothèques de prêter des livres numériques mais avec une surveillance et des contrôles appropriés en place.”
 
Sur les quatre réseaux de bibliothèques concernés, deux prêtent les livres numériques pendant sept jours, les deux autres pendant 21 jours. Comme dans le prêt physique des documents, chaque titre ne peut être emprunté que par un seul usager à la fois.
 
Le prêt à distance de livres numériques ne représente cependant qu’une toute petite partie (5 %) du total des prêts dans les quatre réseaux concernés. Moins de la moitié des utilisateurs se disent satisfaits de l’offre, et 95 % estiment qu’une offre plus large serait nécessaire pour stimuler les prêts.