Les auteurs ont pris la plume et les illustrateurs, le pinceau, pour rendre hommage à Albert Uderzo, le dessinateur d'Astérix, décédé le 24 mars d'une crise cardiaque. Un torrent de dessins et de mots tendres s'est déversé sur la toile afin de célébrer la vie et l’œuvre d'un des piliers du 9e art.
Le ciel s'effondre
Pour Zep, l'auteur de
Titeuf (Glénat), "
le ciel nous tombe un peu sur la tête". Dans deux dessins publiés sur Instagram, il célèbre le "
grand Albert".
Même traumatisme chez Jul (
La planète des sages, Dargaud, 2011), qui dessine un Astérix les mains dans les poches, les traits tirés, la mine fatigué, peut-être à cause du Covid-19.
Tout en sobriété, Riad Sattouf (
L'arabe du futur, Allary, 2014) adresse un "
au revoir" au patron. Adossés à un menhir noir coiffé d'un casque de Gaulois, deux enfants lisent les aventures d'Astérix.
Et Benoît Peeters rappelle à quel point il avait été sous-estimé par la profession...
Alexandre Astier, qui a coréalisé deux films adaptés d'Astérix, a remercié son "
cher Albert" de lui avoir prêté ses "
précieux jouets" pour qu'il
"s'amuse un peu".
Souvenirs d'enfance
Souillon, auteur du webcomic
Maliki, se souvient de "
weekends, dans [sa]
chambre, à voyager avec ces irréductibles Gaulois". "
Forcément, ça fait quelque chose", témoigne-t-il pudiquement.
Le poulain italien de l'écurie DC Comics, Enrico Marini, célèbre un "
génie" qui l'a fait "
rêver et rire comme aucun autre dessinateur". Il garde une "
tendresse particulière" pour son personnage Oumpah Pah, créé par le duo Uderzo-Goscinny peu de temps avant Astérix.
"
En bon dessinateur de gros nez", le collaborateur au
Dauphiné Cambon, a rendu un "
dernier hommage" au maître et à ses personnages, le temps d'une pizza au sanglier.
Un bourreau de travail
La "
putain de journée" a mal commencé pour Fred Lassagne, dit Terreur Graphique, auteur du
Pouvoir de la satire (Dargaud, 2018). Sur son Instagram, on aperçoit deux casques de Gaulois, mais personne pour les porter.
Simon Hureau, auteur chez La boite à bulles, se pose des questions plus prosaïques, puisque ce décès lui donne des idées pour nommer ses poules.
Hervé Bourhis (
Et nos lendemains seront radieux, Gallimard, 2019) a choisi la mise en abîme d'Uderzo dessinant Astérix, afin de rappeler que l'artiste de génie était surtout un bourreau de travail.
Enfin, Alfred, Fauve d'or 2014 du Festival d'Angoulême, adresse un ultime "
merci" au dessinateur au nez fin.