Disparition

Surnommé "l’Œil d’Istanbul", le photojournaliste turc Ara Güler est décédé mercredi 17 octobre, à l’âge de 90 ans, a rapporté l’AFP par le biais de l’agence étatique Anadolu. Il est mort des suites d’une "insuffisance cardiaque" à l’hôpital Florence-Nightingale d’Istanbul, où il avait été admis en soins intensifs.

Né le 16 août 1928, Ara Güler a d’abord été attiré par le cinéma, avant de se tourner vers le journalisme, selon la biographie de son site officiel où l’on retrouve nombre de ses photographies. Il a commencé sa carrière comme photojournaliste pour Yeni Istanbul, en 1950, puis pour le quotidien Hürriyet. En 1958, lorsque le magazine américain Time-Life ouvre une nouvelle section en Turquie, il devient correspondant et se fait connaître des médias internationaux (SternParis MatchSunday Times, Horizon, Newsweek, etc.).

Premier photographe turc membre de l’American Society of Magazine Photographers en 1961, il a rejoint la même année la célèbre agence Magnum Photos. Ses photographies prises lors de ses multiples voyages en Turquie, en Asie centrale ou encore au Kenya et en Inde ont fait l’objet de nombreuses expositions à travers le monde (un musée en son nom a été ouvert à Istanbul en août) et ont été réunies dans plusieurs ouvrages.
 
Des livres

En France, les éditions du Pacifique ont publié Sinan, architecte de Soliman le Magnifique (2015), livre dans lequel les photographies d’Ara Güler sont accompagnées des textes de John Freely et Augusto Romano Burelli pour témoigner des grandes réalisations de l’architecte ottoman. On trouve également chez l’éditeur Visages du XXe siècle (2012), qui rassemble les portraits de célébrités réalisés par le photographe dans les années 1970 et des anecdotes écrites par Benoît Heimermann. L’ouvrage Istanbul (2009) rassemble quant à lui des photographies en noir et blanc de la vie quotidienne de la capitale culturelle turque des années 1940 aux années 1980, doublées d’un texte d’Orhan Pamuk.
 
Ara Güler est également l’auteur d’un recueil de nouvelles, Arrêt sur images (Parenthèses, 2013), composées dans les années 1950. Les écrits de cet "historien visuel", comme il se définissait lui-même, retranscrivent l’atmosphère des rues d’Istanbul à travers la description de la vie quotidienne des plus humbles.

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