18 octobre > Biographie France > Elizabeth Gouslan

Il y eut Delon, il y eut Paul Newman et il y eut Marcello. En matière d’idéal érotique du moi, dans les salles obscures au moins, les années 1960 se posèrent un peu là. Et si, dans cette sainte trinité réinventée dans l’ordre du désir, le Français et l’Américain se disputèrent le rôle du fils (de père il n’y eut point, si ce n’est des cinéastes pygmalions restés hors champ), le Saint-Esprit, qui soufflait alors plutôt du côté de la via Veneto, c’était, adorable passant du sans-souci, Marcello Mastroianni.

C’est à une balade biographique à ses côtés que nous convie Elizabeth Gouslan. Si l’indolence de ce "latin lover" ultime, son "aquoibonisme" élégant, agit toujours comme un charme puissant, la journaliste, dont l’usage décomplexé du glamour depuis ses livres sur Ava Gardner ou Grace Kelly n’est plus à démontrer, a le bon goût de ne pas chercher à en dissiper le mystère. Elle l’accompagne simplement sur les chemins buissonniers d’une carrière (l’une des plus prestigieuses du cinéma européen d’après-guerre) qui paraît s’être déployée sans qu’il l’ait jamais vraiment cherché. Ce qu’Elizabeth Gouslan nous montre, c’est que le beau Marcello s’est comme confondu avec la comédie. Il n’aimait (avec ses deux filles, Barbara et Chiara), et ne savait faire, que cela. Ce fut sa grâce et son destin. O. M.

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