BD/France 23 août Sandrine Revel

De la musique - son portrait remarqué de Glenn Gould, une vie à contretemps (Dargaud, 2015) -, Sandrine Revel passe à la peinture en restituant la figure d'un autre Canadien. Tom Thomson (1877-1917), fondateur de la peinture canadienne moderne, a inspiré la création dans les années 1920 du « groupe des sept », dont J.E.H. MacDonald ou Franklin Carmichael. Or il est mort, avant même ses 40 ans, dans un accident de canotage non élucidé sur un lac du parc provincial Algonquin (Ontario).

Il est vrai qu'il avait la pêche pour passion, avec la peinture découverte sur le tard après l'apprentissage de la fonderie et de vaines études de commerce. Tom Thomson se met à la peinture à l'huile à l'approche de la trentaine, alors qu'il est dessinateur-graveur à Toronto. Après avoir découvert le parc Algonquin en 1912, il en devient garde forestier et guide tout en trouvant sa vocation dans la représentation de la nature. Il produit en cinq ans des centaines de croquis et quelque 50 toiles dont Le pin, La rivière du nord ou Le vent d'ouest.

Sandrine Revel en réinterprète quelques-unes. Surtout, suivant, en 1956, trente-neuf ans après la mort de l'artiste, deux de ses admirateurs qui cherchent à élucider le mystère Thomson-sa mort, sa sépulture introuvable, son génie-, elle imprègne tout son album de son style suggestif. Elle fait ressentir la sensibilité extrême avec laquelle il capte les mouvements du paysage et les infimes vibrations de l'air.

Sandrine Revel
Tom Thomson, esquisses du printemps
Dargaud
Tirage: 7 000 ex.
Prix: 21 € ; 144 p. en coul.
ISBN: 9782205076097

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