Palmarès

Le Fauve d’or 2019 pour les "Monstres" d’Emil Ferris

Emil Ferris

Le Fauve d’or 2019 pour les "Monstres" d’Emil Ferris

Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême a révélé un palmarès résolument tourné vers les jeunes auteurs et l’international, récompensant ainsi les audaces des éditeurs indépendants.
 

Par Vincy Thomas,
Créé le 28.01.2019 à 17h13

Le FIBD a décerné ses Fauves ce samedi 26 janvier à Angoulême.
 
Les éditeurs indépendants sont les grands vainqueurs de ce palmarès, qui couronne par un Fauve d’or le roman graphique de l’Américaine Emil Ferris, Moi ce que j’aime, c’est les monstres paru le 23 août 2018 chez Monsieur Toussaint Louverture. Le titre avait fait l’objet dès la fin mai d’une avant-critique dans Livres Hebdo
 
Traduit par Jean-Charles Khalifa, et lauréat du grand prix de la critique ACBD 2019, il a aussi été finaliste du prix BD Fnac-France Inter, sélectionné parmi les 100 livres de l’année du magazine Lire et les 25 BD de l’année des Inrocks, En juillet, il avait été distingué par trois Eisner Awards au Comic-con de San Diego, dont meilleur album et meilleur auteur.
 
L’album s’est vendu à plus de 40 000 exemplaires, pour un tirage initial de 18 000 exemplaires.
 
Le trait d’Emil Ferris fait écho au dessin d’illustrateurs connus comme Otto Dix ou Robert Crumb. Dans un entretien à Livres Hebdo, elle rappelait que « Le livre [avait] été envoyé à 50 éditeurs. » Et de pointer que « 48 l’ont refusé ».
 
Le jury, présidé par l’auteur belge Dominique Goblet, accompagné par les auteures Pénélope Bagieu et Charlotte Le Bon, le libraire Jérôme Briot, les journalistes Pauline Croquet et Augustin Trapenard et Edouard Fouré Caul-Fouty, délégué artistique de l’Orchestre de Paris, avait le choix entre 45 albums pour récompenser le meilleur de la bande dessinée.
 
Le Fauve prix spécial du jury récompense Les rigoles du Néerlandais Brecht Evens (Actes Sud BD), publié en août 2018. L’album se déroule par une nuit d'été, dans la plus belle ville du plus beau pays, où les princes et les princesses d'Europe, en pleine fleur de l'âge, sont en quête d'émerveillement. L’auteur avait déjà reçu le Prix de l'Audace 2011 pour son premier ouvrage Les noceurs.

Le Fauve Révélation est allé à Ted drôle de Coco de l’illustratrice belgo-mexicaine Emilie Gleason, édité par la maison suisse Atrabile dans sa collection « Flegme », le 20 août dernier. Inspirée du vécu du frère de l'auteure, c’est l’histoire de Ted, autiste Asperger débordant d'énergie, qui voit son quotidien complètement chamboulé le jour où il ne peut pas prendre le métro à cause de travaux.

Le Fauve de la Série a distingué Dansker du Danois Halfdan Pisket que la maison bretonne Presque lune a édité en octobre, avec une traduction de Jean-Baptiste Coursaud. On y suit James, isolé de sa famille et installé à Copenhague, dans la communauté libertaire de Christiana où le cannabis est légal. Il devient un gros trafiquant, mais ses plans sont chamboulés quand il doit s'occuper de son fils Joshua.

Le Fauve Patrimoine a été décerné à un album de Gustave Doré, Les travaux d’Hercule, publié initialement en 1847 et considéré comme la source de la BD moderne. Cette suite de 46 planches dessinées et lithographiées par l’auteur, alors âgé de 15 ans, parodie les aventures du demi-dieu grec. L’éditeur alsacien 2024 a publié ce beau-livre en novembre.

Par ailleurs, le Fauve Polar SNCF a primé le tome 1 de Villevermine, L’homme aux babioles de de Julien Lambert que Sarbacane a lancé en octobre. Le deuxième tome est prévu pour avril. Il s’agit des aventures de Jacques Peuplier, détective privé musclé et mutique, dans la ville crasseuse et malfamée de VilleVermine. Il enquête sur la disparition de la fille obèse de la reine des bas-fonds. Il est accompagné par des objets dont il est le seul à entendre la voix et à pouvoir discuter avec eux.

Enfin le prix de la BD alternative a été remis à l’éditeur libanais Samandal pour Expérimentation, une publication atypique préparée par l’artiste suisse Alex Baladi avec une contrainte formelle imposée à 20 artistes venant du Liban, Suisse, France et Tunisie. Samandal, collectif créé en 2007 et affrontant souvent la censure dans son pays, avait déjà été finaliste du prix de la BD décloinsonnée au festival Lyon BD en 2017.

 

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