Le dessinateur et scénariste de comics Frank Miller, entre autres connu pour 300 (Rackham, 2002), Daredevil (Comics-USA, Marvel France) et Sin City (Rackham), a reçu mercredi 23 janvier un Fauve d’honneur honorant l’ensemble de sa carrière au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (FIBD). Le directeur artistique du salon Stéphane Beaujean a pu lui remettre en mains propres puisque l’auteur des Batman : Dark Knight participe à une exposition à L'Alpha, la médiathèque du Grand Angoulême, consacrée aux 80 ans du chevalier noir.
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Frank Miller débute sa carrière d’artiste chez Marvel Comics dans les années 1970, où il assure le dessin et le scénario de la série Daredevil. Durant les années 1990, avec les univers de Sin City, Elektra et 300, il reçoit un total de six Eisner awards. Il passe ensuite chez l’éditeur rival DC Comics et crée Ronin (Semic, 2004), une série fantastique narrant l’opposition entre un samouraï et un démon ancestral dans le New York du XXIe siècle.
Il acquiert par la suite une renommée internationale avec son interprétation du justicier de Gotham, Batman : The Dark Knight Returns (Zenda, 1989), suivi de Batman : année un (Delcourt, 2000). Ces deux albums, plébiscités par la critique et le public pour leur questionnement du rôle de super-héros, le propulsent au rang de figure incontournable du comics, un statut bientôt conforté par le succès rencontré par son polar graphique Sin City (Vertige Graphic, 1994), qu’il adaptera lui-même au cinéma en 2005.
Après une période de creux artistique ponctuée de collaborations avec Hollywood, et notamment la réalisation du diptyque Sin City et de The Spirit, il fait son retour en 2015 avec le troisième opus de sa saga sur l’homme chauve-souris, Batman : Dark Knight III (Urban Comics, 2016), plus fraichement accueilli par la critique que ses prédécesseurs. La même année, il est introduit au prestigieux Eisner Awards Hall of Fame. Il planche actuellement avec John Romita Jr sur Superman : Year One.
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Des propos controversés
Malgré son extrême popularité chez les fans de comics, Frank Miller a créé la controverse à plusieurs reprises à cause de ses positions politiques. Il a notamment justifié son soutien à l’intervention américaine de 2003 en Irak en citant le péril de l’islamisme, une forme de "fascisme global" selon lui. Il a également eu recours à cet argument lorsqu’il a vertement critiqué les manifestants d’Occupy Wall Street en 2011, les accusant d’être des ennemis de l’intérieur alors que l’Amérique faisait face à un "ennemi impitoyable" : Al Qaeda.
Cette angoisse de l’auteur avait donné naissance en 2011 au roman graphique Holy Terror (inédit en France), retraçant le combat d’un super-héros contre des terroristes islamiques. L'ouvrage a été jugé islamophobe par de nombreux journalistes et auteurs de premiers plan, dont Alan Moore et Stan Lee. En 2018, Frank Miller semblait regretter cet épisode dans une interview au Guardian : "Quand je lis Holy Terror, ce que je ne fais pas si souvent que ça, je peux vraiment sentir la colère se répandre au fil des pages… Je n’ai pas envie d’effacer des chapitres de ma propre biographie. Mais je ne suis pas capable d’écrire ce livre à nouveau."
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Vincent Vigneau
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