Un autre dessinateur a fait don d’un objet symbolique : Farid Boudjellal, lauréat en 1989 "du gros lot de la découverte" du Festival de la bande dessinée de Sierre, en Suisse. L’objet qu’il a choisi, c’est la récompense qu’il a obtenu lors de la remise de ce prix : une bouteille de vin ornée d’une étiquette avec l’un de ses dessins représentant la famille Slimani, inspirée de sa propre famille. "Une famille musulmane dont les membres tiennent un verre de vin, pour montrer qu’il existe d’autres façons d’être musulman. J’ai trouvé cela tout fait à propos pour une récompense relative à un album intitulé Ramadan. La diversité, c’est aussi cela !", explique-t-il. Cet objet illustre l’histoire de sa grand-mère qui a fui le génocide arménien en 1915 pour l’Algérie française.
A travers ces objets, le Musée de l’histoire de l’immigration veut mettre en valeur des histoires. Il est conçu comme un lieu interactif : chaque visiteur est invité à offrir au musée une part de son histoire personnelle liée à ce sujet : témoignages des migrants eux-mêmes, ou de ses enfants ou petits-enfants. Cet espace de 450 m2 propose ainsi une sélection enrichie de 250 objets.
Outre ces nouveaux dons, la Galerie a été rénovée et devient permanente. Un nouveau parcours a été imaginé autour de quatre thèmes : la séquence "Hériter" présente des objets transmis par des parents ou des grands-parents pour remonter le fil du temps. La séquence "Partager" présente des objets que les donateurs ont apporté pour partager avec le public une partie de leur culture d’origine. La section "contribuer" expose des objets témoignant de la participation des immigrés à l’histoire de France par le biais du travail ou des luttes menées en commun. Enfin, la partie "Accepter" concerne des récits et des objets apportés après un cheminement personnel à travers la mémoire familiale, par exemple, par le biais d’un voyage dans le pays d’origine.