Contrairement à ses confrères, le groupe Bayard ne cède pas ses droits audiovisuels. La stratégie du groupe est de produire désormais dessins animés, films et vidéos sous le nom de Bayard Jeunesse Animation, "une maison de production à part entière". C’est la première initiative de ce type en jeunesse, sur le modèle de ce qui existe en BD dans le groupe Média-Participations. "Les jeunes vont voir des vidéos sur Internet, et France Télévisions a autant de téléspectateurs en ligne qu’à la télévision, constate Pascal Ruffenach, directeur Public Jeunesse. Les chaînes se battent pour les droits de diffusion. On doit garder la maîtrise des contenus." Pour Franck Girard, directeur général de Bayard éditions et des éditions Milan, il s’agit d’une stratégie transversale qui s’appuie sur la puissance de la presse et du livre du groupe. "Nous devons porter et créer nous-mêmes tout ce qui relève du patrimonial et appartient aux maisons du groupe", affirme-t-il.

Dans ce but, Bayard a acquis 20 % de Picture Factory, et 20 % de La Fabrique des images, une maison de production luxembourgeoise. La série SamSam est créée en 2007, mais la production s’est accélérée depuis trois ans, avec deux types de projets : d’une part, les séries animées Polo, dont la 2e saison démarre, et, en préparation, Petit Ours brun (une nouvelle saison), une Bible animée (35 épisodes de 4 minutes) avec l’illustrateur Serge Bloch et la série Zouk, la petite sorcière, du même auteur. D’autre part, une proposition documentaire, "Un jour, une actu", issue de la presse Milan, qui se décline en un hebdomadaire, un site, 200 vidéos sur France 4 et sur la plateforme France Télévisions, des fiches pédagogiques et, depuis le début d’avril, un "e-mag". Dessinant une nouvelle économie pour le groupe, "les vidéos accessibles sur YouTube génèrent des revenus grâce à la publicité, explique Pascal Ruffenach. Mais on doit d’abord créer une relation avec le public avant de lui demander de payer. C’est un cercle vertueux." Une nouvelle production vidéo qui permet aussi d’alimenter les sites comme Bayam, qui compte 15 000 abonnés et vise les 50 000, "quand il sera lisible sur tablette".

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