Sur la photo de profil de son adresse mail personnelle, Vincent Bonnard est déguisé en pirate. Mais dans la vie, c’est lui que l’on pille de bonnes idées de jeux dans sa médiathèque de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), quand le médiateur n’aborde pas directement les passagers, mu par la flamme de la transmission.
En début de carrière, Vincent Bonnard était guide forestier. Mais les arbres ne lui réussissant pas, il s'est s’éloigné de la verdure de Fontainebleau, pour devenir éducateur à l’environnement dans la maison de l’enfance d’Orly, dans la région parisienne d’où il est originaire. C’est là qu’il découvre la médiation.
Festival Ludia
Rapidement, l’amateur de jeux vidéo mène des ateliers de sciences et initie les jeunes aux nouvelles technologies. En 2010, il est appelé à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) pour donner vie à un nouvel espace ludique. "Une structure vraiment orientée vers la médiation, avec un pôle événementiel et jeux vidéo importants", décrit celui qui en devient ensuite responsable. Avec les équipes de la ville, il met notamment sur pied le festival Ludia, qui a la bonne idée de récompenser l'illustration d'un jeu de société.
Au fil du temps, le dialogue se noue avec les médiathèques de plus en plus intéressées par son champ d’expertise et en 2018, il est recruté par celle de Bonneuil-sur-Marne qui devient son terrain de jeu.
Metteur en scène
Première étape : aménager l’espace où les enfants s’emparent des jouets. Le ludothécaire les observe de loin, pour ne pas les intimider, et repère les améliorations à apporter — un rideau transparent, par exemple, pour former un cocon protecteur tout en gardant à l'œil les enfants. Pour les plus grands : une antre réaliste de sorcière, avec chaudron et plumes de corbeaux… À l’occasion de la Nuit de la lecture, l’équipe a conçu une Murder party, une énigme policière grandeur nature, avec une entrée théâtrale. Dieu sait en quoi le ludothécaire va se déguiser.
Vincent Bonnard teste aussi ses propres jeux de société. Car il en crée. Le premier, Goth save the queen sorti en 2016, est né de la rencontre avec un éditeur dans sa ludothèque, qui cherchait un jeu autour de la bataille de Verdun. "Pour Hero town, c’est en observant des enfants, dans la médiathèque, jouer avec des figurines et chercher des règles pour combattre les méchants ensemble" que l'idée germe dans son esprit, se remémore le père de famille. Le renard de sa photo de profil Facebook, c’est Dali, le personnage peintre d’un autre jeu éponyme pour enfants, repéré par une maison coréenne et sorti en France cette année.
Ses créations, il les teste en famille, avec ses deux filles de 15 et 11 ans. "J’ai aussi initié mes voisins du dessus, du dessous, de la résidence d’à côté… ", sourit-il de sa voix à la fois posée et vive, calme et entraînante, celle du joueur et du professionnel. Sans oublier le "territoire d’expérimentation" que forme sa médiathèque où il rebondit sur les idées des usagers et des collègues.
Magazine et ABF
A la pointe des nouveautés, le bénévole au sein de la commission jeux à l’Association des bibliothécaires de France (ABF) rencontre des éditeurs et écrit des critiques de jeux pour le mensuel Plateau, dont il a pris la co-direction en chef en 2020. Son préféré, peut-être : Love letters. Elégant, rapide, "avec du bluff, ce qui apprend à connaître les personnes avec lesquelles on joue".
Pour connaître Vincent Bonnard en trois mots : passion (évidemment), bienveillance et transmission, auprès d’un public néophyte, son préféré. Il est aussi fan de Star Wars. "La première trilogie, celle de mon enfance. Tout ce qu’on inscrit chez l’enfant construit l’adulte que nous devenons", devise le bâtisseur de 40 ans. Avec des collègues, il a organisé l’invasion, avec des figurines de la saga, du musée de la carte à jouer de leur ville. Joueur et créateur, animateur et rédacteur, Vincent Bonnard est de tous les côtés de la force.
En début de carrière, Vincent Bonnard était guide forestier. Mais les arbres ne lui réussissant pas, il s'est s’éloigné de la verdure de Fontainebleau, pour devenir éducateur à l’environnement dans la maison de l’enfance d’Orly, dans la région parisienne d’où il est originaire. C’est là qu’il découvre la médiation.
Festival Ludia
Rapidement, l’amateur de jeux vidéo mène des ateliers de sciences et initie les jeunes aux nouvelles technologies. En 2010, il est appelé à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) pour donner vie à un nouvel espace ludique. "Une structure vraiment orientée vers la médiation, avec un pôle événementiel et jeux vidéo importants", décrit celui qui en devient ensuite responsable. Avec les équipes de la ville, il met notamment sur pied le festival Ludia, qui a la bonne idée de récompenser l'illustration d'un jeu de société.
Au fil du temps, le dialogue se noue avec les médiathèques de plus en plus intéressées par son champ d’expertise et en 2018, il est recruté par celle de Bonneuil-sur-Marne qui devient son terrain de jeu.
Metteur en scène
Première étape : aménager l’espace où les enfants s’emparent des jouets. Le ludothécaire les observe de loin, pour ne pas les intimider, et repère les améliorations à apporter — un rideau transparent, par exemple, pour former un cocon protecteur tout en gardant à l'œil les enfants. Pour les plus grands : une antre réaliste de sorcière, avec chaudron et plumes de corbeaux… À l’occasion de la Nuit de la lecture, l’équipe a conçu une Murder party, une énigme policière grandeur nature, avec une entrée théâtrale. Dieu sait en quoi le ludothécaire va se déguiser.
Vincent Bonnard teste aussi ses propres jeux de société. Car il en crée. Le premier, Goth save the queen sorti en 2016, est né de la rencontre avec un éditeur dans sa ludothèque, qui cherchait un jeu autour de la bataille de Verdun. "Pour Hero town, c’est en observant des enfants, dans la médiathèque, jouer avec des figurines et chercher des règles pour combattre les méchants ensemble" que l'idée germe dans son esprit, se remémore le père de famille. Le renard de sa photo de profil Facebook, c’est Dali, le personnage peintre d’un autre jeu éponyme pour enfants, repéré par une maison coréenne et sorti en France cette année.
Ses créations, il les teste en famille, avec ses deux filles de 15 et 11 ans. "J’ai aussi initié mes voisins du dessus, du dessous, de la résidence d’à côté… ", sourit-il de sa voix à la fois posée et vive, calme et entraînante, celle du joueur et du professionnel. Sans oublier le "territoire d’expérimentation" que forme sa médiathèque où il rebondit sur les idées des usagers et des collègues.
Magazine et ABF
A la pointe des nouveautés, le bénévole au sein de la commission jeux à l’Association des bibliothécaires de France (ABF) rencontre des éditeurs et écrit des critiques de jeux pour le mensuel Plateau, dont il a pris la co-direction en chef en 2020. Son préféré, peut-être : Love letters. Elégant, rapide, "avec du bluff, ce qui apprend à connaître les personnes avec lesquelles on joue".
Pour connaître Vincent Bonnard en trois mots : passion (évidemment), bienveillance et transmission, auprès d’un public néophyte, son préféré. Il est aussi fan de Star Wars. "La première trilogie, celle de mon enfance. Tout ce qu’on inscrit chez l’enfant construit l’adulte que nous devenons", devise le bâtisseur de 40 ans. Avec des collègues, il a organisé l’invasion, avec des figurines de la saga, du musée de la carte à jouer de leur ville. Joueur et créateur, animateur et rédacteur, Vincent Bonnard est de tous les côtés de la force.
