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"Je déplore le présentisme, la dictature de l’instant", confie Eric Fottorino.- Photo © MICKAEL BOUGUOIN

Il s’agira de choisir chaque semaine un thème dans l’actualité puis de le déconstruire et de le reconstruire", explique Eric Fottorino, ancien directeur du Monde à propos du 1, nouvel hebdomadaire d’idées qu’il lance en kiosque le 9 avril, et dont la une sera systématiquement confiée à un écrivain. Auteurs, poètes, artistes, chercheurs en seront les seuls contributeurs, de manière à "élever le débat", tout en le rendant accessible. "C’est la littérature qui sauve le monde, affirme l’écrivain journaliste. De façon plus pragmatique, plus on va lentement, plus on va profond. Je déplore le présentisme, la dictature de l’instant", poursuit-il, après trente ans de métier dans un quotidien. Entourés d’un comité éditorial composé des philosophes Edgar Morin et Elisabeth Badinter, des écrivains Erik Orsenna - qui décortiquera chaque semaine un mot saisi dans l’actualité -, Tahar Ben Jelloun, Régis Debray et Boris Razon, ainsi que l’ancien Premier ministre Michel Rocard, proche de l’homme d’affaires Henry Hermand, seul actionnaire du titre, Eric Fottorino et son ancien bras droit au Monde, Laurent Greilsamer, ont réuni une équipe de trentenaires. Ollivier Pourriol, agrégé de philosophie et ex-chroniqueur du "Grand journal" de Canal+, apportera un éclairage métaphysique sur la question traitée sous forme de dialogue. Louis Chevaillier, responsable de Folio en littérature chez Gallimard, choisira une poésie chaque semaine. Avec eux également, Loup Wolff, statisticien et administrateur de l’Insee, qui va "démolir les chiffres", l’historienne Hélène Thiollet, spécialiste de la démographie et des migrations, ou encore l’anthropologue Julien Clément. Outre ces contributeurs réguliers, des grandes signatures - Andreï Makine, Alain Mabanckou (auteur de la une du numéro 0 sur l’Afrique) ou J. M. G. Le Clézio (présent à travers un verbatim dans ce même numéro 0) - participeront plus ponctuellement au 1.

Au fait, pourquoi Le 1 ? "Parce qu’il traitera d’un sujet par semaine, traité de façon unique, par tous les savoirs", précise Eric Fottorino. " Le 1 symbolise aussi le 1er jour d’une aventure toujours nouvelle. Il est le plus petit dénominateur commun, donc non divisible, et enfin le 1 appelle le 2, comme s’il appelait ses lecteurs", développe encore l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, qui explique aussi que cela a à voir avec son format. Format sur lequel il restera mystérieux jusqu’en avril (le 1er du mois, évidemment), où un numéro 0 du 1 sera distribué à la presse. D’ici là, on saura seulement qu’il pèse 45 grammes et qu’il aura une pagination resserrée dans un format "inédit dans la presse mondiale" pour un prix de vente de 2,80 euros, sans publicité aucune. Marie-Christine Imbault

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