Cela faisait quinze ans que Russell Banks n’avait pas publié de recueil de nouvelles, depuis L’ange sur le toit (Actes Sud 2001, repris en Babel), préférant se consacrer au roman avec la réussite que l’on sait. Les textes d’Unmembre permanent de la famille prouvent que le talent de conteur de l’auteur de De beaux lendemains (Actes Sud 1997, repris en Babel) et d’American darling (Actes Sud 2005, repris en Babel) étincelle aussi dans l’économie de moyen et la forme courte.
"Oiseaux des neiges" est un pur bijou. Anciens enseignants, Isabel et George Pelham ont décidé de quitter leur maison pour aller passer les cinq mois d’hiver dans un appartement meublé, au 21e étage d’une tour au bord de la baie de Biscaye. Leur tranquillité est de courte durée puisque George succombe rapidement à une crise cardiaque pendant sa leçon de tennis. Voilà Isabel veuve après quarante ans de vie conjugale. En larmes, elle appelle sa meilleure amie, Jane. Mais semble aller nettement mieux quand celle-ci la retrouve et l’accompagne chez l’entrepreneur de pompes funèbres récupérer les cendres du défunt…
Banks, dont La relation de mon emprisonnement (Actes Sud, 1995) ressort conjointement en Babel, a l’art du contre-pied. Une manière très étonnante de ne pas faire basculer ses histoires là où on pourrait l’attendre. Ce que l’on vérifiera notamment dans "Big Dog". Où Erik Mann, artiste célèbre localement, reçoit une importante récompense qui doit changer sa vie.
Ou dans "A la recherche de Veronica", qui raconte une curieuse rencontre entre un homme et une femme dans un pub & grill de style allemand dans l’aéroport de Portland. Al. F.