7 JUIN - LIVRE ILLUSTRÉ France

Depuis les grottes préhistoriques déjà, le monde de l'art est un univers majoritairement masculin, héritage de pratiques chamaniques. Les femmes, elles, ont souvent été cantonnées à l'artisanat. Jusqu'à l'ère moderne, d'ailleurs, avec sa starisation et sa sacralisation systématiques, les plus grands artistes se considéraient volontiers comme des artisans.

Sylvie Buisson- Photo DR/ALTERNATIVES

Mais, à toutes les époques, des femmes ont fait exception, et parfois scandale. Exemples souvent uniques d'artistes qui mènent leur carrière comme et parmi leurs confrères masculins : d'Artemisia (largement surcotée par la postérité) à Niki de Saint Phalle, en passant par Madame Vigée-Lebrun, Berthe Morisot, Camille Claudel, Frida Khalo ou Vieira da Silva. Il n'y a guère que les surréalistes qui aient laissé de la place à leurs muses, égéries, compagnes : Valentine Hugo, Dora Maar, Leonor Fini, Dorothea Tanning, Meret Oppenheim, Bona... Artistes mineures, peut-être, mais qui méritent d'être intégrées à une histoire globale du mouvement, et de l'art en général.

C'est à ce travail que Sylvie Buisson, spécialiste de Montparnasse de Foujita, s'est attachée, dans un album qui sert de catalogue à l'exposition "Femmes artistes, passions, muses et modèles", qui se tient du 16 juin au 19 août au château de Chamerolles, dans le Loiret.

L'entreprise rassemble 65 créatrices, ce qui est à la fois beaucoup et fort peu sur un déroulé historique aussi long. L'auteure a parfois tendance à exagérer leur importance et son admiration. Peu importe, la démarche est intéressante, et si l'on ne découvre aucun nom nouveau, l'"effet collection" opère.

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