Histoire

Larousse présente les récits de six survivants des camps

De droite à gauche à partir du bas : Marceline Loridan-Ivens, Ida Grinspan, Sarah Montard, Henri Borlant, Victor Pérahia - Photo DR

Larousse présente les récits de six survivants des camps

Au cours d’une conférence de presse, Larousse a réuni les auteurs de Traces de lenfer, un livre de témoignages de rescapés des camps de concentration.

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Par Hervé Hugueny
Créé le 15.01.2015 à 19h45 ,
Mis à jour le 16.01.2015 à 10h30

“La disparition des derniers témoins m’inquiète, c’est pourquoi je me dépense sans compter quand on me demande d’intervenir dans les classes. On dit aux élèves qu’on rencontre d’être les témoins des témoins”, explique Ida Grinspan lors d’une conférence de presse organisée par Larousse dans ses locaux (Paris 6e) le 15 janvier.
 
A l’occasion des commémorations du 70e anniversaire de la libération des camps de concentration, pendant l’hiver et le printemps 1945, l’éditeur publiera le 17 mars prochain Traces de l'enfer. Christine Dauphant, directrice éditoriale chargée des essais et documents, a réuni les récits de six déportés juifs rescapés des camps de concentration, qui comptent parmi les derniers survivants portant la parole des événements qu’ils ont subis.

Larousse a exceptionnellement rassemblé cinq d’entre eux, qui ont raconté leur arrestation (double pour Sarah Montard, qui s’était évadée du Vel d’hiv), évoqué leur vie dans l’enfer dans des camps et expliqué leur difficile réinsertion après la guerre. Charles Palant n'a pu se déplacer en raison de son état de santé.

“Il n’y avait pas de psychologue pour se reconstruire à ce moment-là. On ma donné un pantalon, une veste, 100 francs, et on m’a renvoyé dans la ‘vie normale’”, explique Victor Pérahia, arrêté avec sa mère à 9 ans en 1942 et déporté deux ans plus tard à Bergen-Belsen.
 
On na jamais frappé aux portes pour parler, nous le faisons parce quon nous le demande. J'ai rejoint le groupe qui recueille des témoignages filmés, le travail a été fait. Les négationnistes, on les emmerde”, déclare vigoureusement Henri Borlant, déporté à 15 ans, en 1942, à Auschwitz. Malgré les obstacles administratifs à son retour, il reprend ses études en troisième à 18 ans et deviendra médecin.
 
Marceline Loridan-Ivens, arrêtée à 15 ans en 1944, déportée à Auschwitz, a raconté cette partie de sa vie dans un film, La petite prairie aux bouleaux. Elle relate avec une colère contenue les réactions de certains élèves lorsqu’elle le projette dans les établissements où son témoignage est sollicité. Il faut être conscient des réalités daujourdhui et prendre des mesures”, déclare-t-elle à la suite d’une question établissant un lien entre la Shoah et la résurgence actuelle de l’antisémitisme, dramatiquement illustrée la semaine dernière par la prise d’otages dans un supermarché casher à Vincennes.

Quatre des co-auteurs du livre à paraître chez Larousse ont par ailleurs déjà publié le récit de leur déportation chez d’autres éditeurs au cours des dernières années.

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