Livres Hebdo : Pourquoi avez-vous décidé de publier vos titres young adult sous le label Comet et non sous la marque Larousse ?
Sophie Chanourdie : Depuis trois ans, nous publions déjà sous la marque Larousse des titres de littérature jeunesse destinés aux 8/10 ans et 10/13 ans avec plusieurs séries bien installées. Cela ne pose pas de problème, car Larousse bénéficie d’une très forte image auprès des plus jeunes lecteurs, avec un côté quasiment prescriptif. En revanche, nous avons estimé que la dimension patrimoniale de Larousse, liée aux dictionnaires et aux ouvrages de référence, était moins en phase avec le lectorat de littérature young adult.

Pourquoi avoir nommé votre label Comet et quels types de romans publierez-vous ?
Nous avons choisi Comet, car c’est un nom suffisamment générique pour accueillir tous les genres de littérature young adult, de la romance à l’imaginaire en passant par le thriller ou l’horreur. C’est aussi un nom qui évoque l’imaginaire et l’esthétique du cosmos, des constellations et qui fait rêver. Mais nous aurons une majorité de romance.

Les trois premières parutions de Comet sont en effet toutes des romances. Comment les avez-vous choisies ?
Le label s’ouvre avec Better than the movies de Lynn Painter, best-seller aux États-Unis avec plus de 600 000 exemplaires vendus depuis sa parution en mai 2021. Nous publierons ensuite deux autres romances en mai et juin dont nous révèlerons les titres en temps voulu sur les réseaux sociaux. Pour le lancement de Comet, notre choix s’est naturellement porté sur Lynn Painter car c’est une autrice qui a su séduire un large public, traduite en 12 langues, qui est très active auprès de sa communauté et qui va prochainement publier la suite de Better than the movies. C’est important pour nous car nous souhaitons accompagner nos autrices dans la durée et construire une histoire avec nos lecteurs. Quant au choix de la romance, c’est un genre aujourd’hui en plein développement, qui permet au lectorat de s’identifier aux personnages, avec un côté « doudou » et réconfortant tout en renouvelant finalement le genre du roman d’apprentissage. Le livre de Lynn Painter est à ce titre quasiment une mise en abyme, car il a pour héroïne une fan de romance qui se confronte au monde et réalise que la vie est un peu plus compliquée qu’une comédie romantique.

« Nous sommes en recherche active pour publier des autrices françaises »

Combien de titres prévoyez-vous en 2024 ?
Nous en aurons six pour cette première année. Outre les trois du premier semestre, deux autres suivront en septembre, puis encore un en octobre. Il s’agira toujours de romances, mais qui ouvriront à d’autres genres comme le fantastique.

Comet publiera-t-il des autrices françaises ?
Pour notre année de lancement, nous publions cinq autrices américaines car les États-Unis offrent un réservoir incontournable dans le domaine du young adult. Nous aurons aussi une autrice allemande et nous sommes en recherche active pour publier prochainement des autrices françaises. Nous commençons d’ailleurs déjà à recevoir des manuscrits.

Comment Comet s’organise-t-il au sein de Larousse ?
Le label évolue de manière autonome avec une éditrice, Salomé Fernandez, qui nous a rejoints fin 2023 pour déployer les titres, aussi bien via l’achat de droits que par la recherche d’autrices françaises. Nous avons aussi recruté une community manager dédiée à Comet. Il est important de jouer le jeu de cette nouvelle donne des communautés de lecteurs, c’est pour cette raison que nous avons ouvert le 15 février un compte TikTok et Instagram « Comet_ya » et que nous travaillons de manière structurée avec des influenceuses. Nous avons d’ailleurs organisé ce 9 mars un petit-déjeuner de lancement de Better than the movies avec des créatrices de contenus et des représentants du Pass Culture.