12 mars > Roman France

La collection "Pabloïd" imaginée par Alma éditeur accueille son huitième titre, Amour suites et fin de Michel Schneider, un conte philosophique déguisé en romance ironique dans lequel l’auteur de Marilyn dernières séances et de Comme une ombre propose une méditation scientifico-littéraire autour du lien amoureux.

Ainsi suivons-nous les atermoiements - ruptures à répétition, cycle de séparations et "reprises" - de deux intellectuels parisiens dans la trentaine, couple intermittent pendant sept ans. Véra est physicienne de l’atome. Vincent est professeur de littérature comparée à la Sorbonne. C’est l’attraction des contraires au temps de Google : on communique par SMS et mails plus qu’on ne se touche. On a "l’amour virtuel, liquide, hâtif".

Lui "professait une ferme haine du mariage". Avec Benjamin Constant, Scott Fitzgerald est son écrivain préféré, "parce que, comme lui, il se demandait sans cesse ce qu’il aimait le mieux, les femmes ou les livres". Pour elle, "tout est quantique, de l’infiniment petit à l’infiniment grand". Elle lui donne des leçons de mécanique des quanta qu’elle transpose à leurs interactions amoureuses. Ils échangent par écrit autour de la nature de la lumière. Paradoxe du chat de Schrödinger, diagramme de Feynman, notion de complémentarité chez Niels Bohr, principe d’incertitude de Heisenberg, théorie du boson de Higgs…, grâce à la scientifique Véra, Michel Schneider nous fait partager la séduction qu’exerce sur lui la puissance métaphorique de la physique quantique. Pendant que Vincent, le littéraire, s’accroche à la grammaire et au vocabulaire, commente l’incipit de Voyage au bout de la nuit, dégaine Les affinités électives, On ne badine pas avec l’amour… Lois quantiques contre lois aristotéliciennes : être ou ne pas être ensemble, reste la question. V. R.

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