L'affaire Treiber, écrit par Michel Cunault, ancien enquêteur de la police judiciaire, est attaqué en diffamation par les avocats de divers protagonistes du dossier, donnant lieu à une première audience le 9 juin, ont-ils indiqué, confirmant une information parue sur LePoint.fr. Le livre a été publié par Les éditions du Rocher en février dernier. Il est préfacé par le comédien Roland Giraud, père de l'une des victimes.
Jean-Pierre Treiber, qui s'est suicidé en février 2010 dans sa cellule, était l'unique accusé du double assassinat de Géraldine Giraud et de Katia Lherbier, commis en 2004. Il devait être jugé en avril 2010 mais sa mort a éteint l'action judiciaire. Michel Cunault est l'ancien directeur d'enquête sur le double assassinat.
Me Jacques-Michel Frénot, l'avocat de la tante de Géraldine Giraud, Marie-Christine Van Kempen, et Me Marie-Thérèse Walter-Crastre, qui représente Patricia Darbeaud, l'ancienne compagne de Treiber, ont porté plainte. Une première audience de consignation devant la 17e chambre du TGI de Paris, spécialisée dans les affaires de diffamation, doit avoir lieu le 9 juin, a indiqué Me Frénot à l'AFP.
Les deux avocats ont précisé qu'ils demandent, en raison du préjudice moral, 35 000 euros pour Marie-Christine Van Kempen et 20 000 pour Patricia Darbeaud.
Mise en examen en novembre 2005 dans l'affaire, Marie-Christine Van Kempen a bénéficié d'un non-lieu. Dans son ouvrage, Michel Cunault réaffirme son "intime conviction" selon laquelle Mme Van Kempen aurait commandité une agression contre les deux jeunes femmes et attribue le rôle de complice à Mme Darbeaud.
Or cette thèse a été rejetée "par tous les magistrats saisis de cette affaire", avait rappelé, lors de la parution de l'ouvrage mi-février, Me Frénot, parlant d'une "atteinte particulièrement scandaleuse à l'honneur, à la probité et à l'innocence reconnue" de sa cliente, et annonçant déjà qu'il donnerait "les suites judiciaires qu'il convient".
"On considère que ce sont des propos diffamatoires, nous allons donc faire une demande de citation en diffamation de l'auteur auprès de la juridiction compétente", avait pour sa part déclaré à l'AFP Me Walter-Crastre.