La Tunisie met fin à la censure sur l'importation de livres

La vtrine de la librairie Al Kitab à Tunis

La Tunisie met fin à la censure sur l'importation de livres

Les “autorisations préalables” à l'importation de livres en Tunisie ont été levées samedi 22 janvier.

Par Catherine Andreucci
avec ca Créé le 15.04.2015 à 19h12

En Tunisie, les “autorisations préalables” que les libraires devaient demander au ministère de l'Intérieur pour importer des livres ont été levées samedi 22 janvier, ce qui équivaut à la fin de la censure.

Selma Jabbès, de la librairie Al Kitab sur l'avenue Bourguiba à Tunis, avait lancé, le 21 janvier, une pétition en ce sens et exposait depuis une semaine dans sa vitrine des spécimens de livres jusque là interdits, comme La régente de Carthage de Nicolas Beau et Catherine Graciet ou Tunisie, le livre noir par Reporters sans frontières (La Découverte).

“En deux jours, nous avons recueilli 3 000 signatures de passants, se réjouit-elle. Il y avait toujours des blocages à la douane, alors que les importations de presse avaient été libérées. Il s'agissait sans doute d'un oubli, mais nous risquions encore d'attendre si nous ne faisions rien tout de suite.”

Dès la chute du régime de Ben Ali, le 14 janvier, la libraire avait commandé “300 exemplaires de La régente de Carthage. Le livre ne pouvait pas être vendu en Tunisie, mais des personnes qui voyageaient l'ont lu à l'étranger, et le livre a circulé sous format numérique, nous l'avons lu sur écran”, raconte Selma Jabbès, pour qui le meilleur livre sur la dictature est celui de Béatrice Hibou, La force de l'obéissance : économie et politique de la répression en Tunisie (La Découverte, 2006).

En 2009, les éditeurs français ont exporté pour 6,8 millions d'euros de livres vers la Tunisie, selon les statistiques du Syndicat national de l'édition, de La Centrale de l'édition et du Bureau international de l'édition française.

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