Jonathan Coe a écrit seulement quatre nouvelles en quinze ans. Ce qui, à l'en croire, "relève un peu de la plaisanterie" ! En préface à Désaccords imparfaits, le délicieux petit volume que propose aujourd'hui Gallimard, le romancier anglais explique qu'il ne lui est tout simplement pas facile de faire court. Il y est pourtant arrivé à merveille, comme on pourra en juger ici.
Les plus ardents fans de l'auteur de La maison du sommeil (Gallimard 1998, prix Médicis étranger, Folio) connaissent déjà « 9e et 13e ». Les rêveries d'un pianiste de bar qui sait jouer "la musique des possibles illimités". Le texte avait déjà paru (dans une autre traduction) dans La NRF et a servi de matrice à un disque, enregistré par Coe avec Louis Philippe et Danny Manners, publié sur le label Tricatel.On lira aussi « Ivy et ses bêtises ». Où le narrateur et sa soeur Gill se rendent à un enterrement. Lui repense à leur enfance, à ses grands-parents, à Tante Ivy, aux soirées de Noël dans le Shropshire... « Version originale » met ensuite en scène un compositeur de musique de films qui participe à un festival de cinéma d'horreur et de fantasy. Il est marié, père d'un enfant, mais tombe sous le charme de la jeune journaliste française à laquelle il accepte d'accorder une interview.
On terminera en beauté avec" Journal d'une obsession », né d'une judicieuse commande des Cahiers du cinéma. Jonathan Coe y détaille avec franchise les étapes de sa passion pour La vie privée de Sherlock Holmes, le film maudit de Billy Wilder, et sa musique entêtante signée par Miklos Rozsa.