Devant les contre-performances enregistrées par la littérature au deuxième semestre 2018, Livres Hebdo a commandé à I+C un sondage sur la place qu'occupe le rayon fiction dans les différents circuits de vente.
Pour les deux tiers des professionnels interrogés, la littérature au sens large, avec les polars, la SF, la romance, etc. représente plus de 25 % de l'activité de leur magasin et, pour 29 % d'entre eux, elle dépasse les 40 %. Ce rayon est prédominant dans les hypermarchés : 46 % d'entre eux estiment à plus de 40 % le poids de la littérature dans leur CA livre. Un niveau que n'atteignent que 29 % des librairies de premier niveau et 11 % des grandes surfaces culturelles (GSC), celles-ci jouant davantage la carte de la diversification.
En revanche, en excluant les littératures de genre, le rayon littérature pure ne dépasse les 20 % d'activité que chez 36 % des sondés. Les librairies de premier niveau se distinguent : 53 % d'entre elles réalisent plus du quart de leur chiffre d'affaires avec la littérature « blanche ». Le sondage pointe aussi les bonnes performances des littératures de genre ces dernières années. La plus belle progression reste celle de la SF-fantasy, suivie par le polar et l'espionnage. La littérature française arrive en troisième position, devant les romans étrangers.
37 % des professionnels interrogés estiment avoir vu leurs ventes de littérature progresser au cours des dernières années, tandis que 28 % les ont vues baisser. Cette moyenne cache de nettes divergences par circuits. La moitié des libraires déclarent une hausse, alors que 42 % des hypermarchés annoncent une baisse. Production éditoriale moins porteuse, organisation de la librairie ou de son environnement commercial sont autant d'explications avancées, auxquelles s'ajoutent une désaffection de la clientèle pour la littérature et le manque de renouvellement du lectorat. Ces deux derniers points sont d'autant plus inquiétants que la clientèle de ce rayon est plus fidèle que la moyenne à sa librairie, qu'elle demande plus de conseils et achète plus de livres. Majoritairement féminine, elle achète, dans 63 % des cas, autant pour elle-même que pour faire des cadeaux. Et dans 36 % des cas, l'achat est essentiellement pour elle-même contre seulement 3 % pour des cadeaux. Un enjeu pour les libraires qui ne ménagent pas leurs efforts (animation, rencontres...) pour capter cette clientèle.