Roman/France 4 octobre Franck Maubert

Il faudrait ne jamais quitter la rivière, le limon, d'où l'on peut, l'âge venant, se croire issu. Il faudrait partir. Il faudrait revenir. Il faudrait que les voyages soient immobiles. Il faudrait faire comme Franck Maubert.

Un jour, l'auteur du Dernier modèle (Mille et une nuits, prix Renaudot essai 2012) ou de Visible la nuit (Fayard, 2014) s'en est allé à la rencontre d'une maison. Une maison au bord de la rivière, une maison pour vivre et pour écrire. Résultat, au fil lent et doux de la plume et des saisons, ce contemplatif et infiniment mélancolique L'eau qui passe, qui marque aussi son entrée dans la collection blanche de Gallimard. Là, dans une solitude choisie, troublée seulement par la contemplation du beau et le retour de loin en loin de la femme aimée, Maubert - pour la première fois aussi intimement dans son œuvre - revient à ce qui le fonde. Bien entendu, l'enfance. Une enfance cabossée, partagée (déchirée ?) entre une famille d'accueil au cœur de la campagne française, une mère qui, lorsqu'il a sept ans, vient réclamer ce qu'elle considère être son dû, des grands-parents au désir d'amour trop lointain, et un père, inconnu, fantasmé. L'art sera son petit camarade. La preuve, ce livre.

Franck Maubert
L'eau qui passe
Gallimard
Tirage: NC
Prix: 13 EUR
ISBN: 9782072786563

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