Le mec de la tombe d’à côté (Gaïa, 2006) et sa suite Le caveau de famille (Gaïa, 2011), tous les deux disponibles en poche chez Babel, qui racontaient l’histoire d’amour entre une bibliothécaire citadine et un éleveur de vaches, ont assuré à Katarina Mazetti une notoriété internationale. On retrouve la verve de l’écrivaine suédoise et son goût pour les sympathiques héros de comédie romantique dans Ma vie de pingouin, une version Atlantique Sud de La croisière s’amuse.
A bord d’un ancien navire scientifique russe, parmi les cinquante touristes dont de nombreux "fans d’oiseaux" embarqués pour observer la faune et la flore de l’Antarctique, trois passagers suédois interviennent tour à tour pour livrer leurs impressions de voyage. Wilma, grande fille de 32 ans aux allures de garçon manqué, professeur de maths-physique dans un institut protestant d’une petite ville provinciale, "grande ouverte aux autres" et indécrottable optimiste, a dès le début sympathisé avec son exact contraire, Tomas, ex-grand reporter divorcé, amer et déprimé, que sa femme a quitté pour un "Musclor plein aux as" et qui souffre de ne plus pouvoir voir ses deux enfants installés sur la côte Ouest américaine. Et puis il y a Alba, compagne de cabine de Wilma, septuagénaire globe-trotteuse, qui se voit en "albatros hurleur". L’œil vif et l’esprit caustique, elle consigne les comportements des animaux qu’elle met en relation avec ceux de ses congénères.
Si l’humour de Katarina Mazetti est direct, il est aussi bienveillant. Et, par ailleurs, amateur ou non de zoologie et d’ornithologie, vous apprendrez au passage beaucoup sur les mœurs, pas si paisibles, des éléphants de mer, des albatros, des pétrels, des orques et des manchots de toutes sortes. Véronique Rossignol