350 œuvres ou pièces de l’enfer, cette collection de livres « contraires aux bonnes mœurs », comme on disait au XIX^e siècle, sont présentées du 4 décembre 2007 au 2 mars 2008 sur le site François-Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France. L’exposition, interdite aux moins de 16 ans, est l’occasion pour les visiteurs de mesurer l’écart entre les fantasmes liés à ces livres interdits et le contenu réel de l’« enfer ».

Le parcours évoque bien sûr quelques grandes figures, de Sade à Bataille en passant par la production érotique du peintre Félicien Rops. Des points audio permettent d’entendre les poèmes censurés des Fleurs du mal ou bien des extraits des Onze mille verges. Le visiteur accède à une littérature telle qu’elle n’est pas enseignée. Il pénètre dans un monde où l’anonymat, le pseudonyme et les supercheries sont monnaie courante.

Il s’imprègne de l’atmosphère des couvents et des boudoirs et peut aussi visionner quelques films érotiques muets du début du XX^e siècle, programmés dans les bordels les plus huppés. Même les amateurs de fouet n’ont pas été oubliés, puisqu’un cabinet de curiosités est consacré aux romans de flagellation, une spécialité venue d’Angleterre à la fin du XIX^e siècle.

Le catalogue de l’exposition, L’enfer de la Bibliothèque. Eros au secret, sous la dir. de Marie-Françoise Quignard et Raymond-Josué Seckel, est publié aux éditions de la BNF (470 p., 38 euros).