L’Académie Hors Concours, qui après dix ans d’existence confirme plus que jamais son statut de distinction majeure dédiée à l’édition indépendante, a attribué son prix littéraire à l’écrivain franco-palestinien Karim Kattan pour L’Éden à l’aube, paru aux éditions Elyzad. Le lauréat a reçu sa récompense mardi 25 novembre lors d’une cérémonie à guichets fermés, à la Maison de la poésie.

« Nous aimerions tous écrire un livre comme celui-ci »

« C’est un texte somptueux, infiniment poétique. Nous aimerions tous écrire un livre comme celui-ci », a salué le jury du prix, qui l’a distingué parmi les quatre autres finalistes, sélectionnés en avril dernier par un comité de lecture réunissant 500 professionnels du livre et lecteurs passionnés, membres de l’Académie Hors Concours.

Placée pour son 10^e anniversaire sous le signe de la diversité, de l’audace et de la découverte littéraire, l’édition 2025 du prix a tenu sa promesse. Déjà couronné de nombreuses distinctions, parmi lesquelles le prix Jésus Paradis et le Grand prix du roman métis 2025, L’Éden à l’aube, deuxième roman de Karim Kattan, s’impose en effet comme une véritable ode lyrique au ravissement amoureux de deux hommes, au cœur d’une Palestine baroque et morcelée.

Né en 1989 à Jérusalem, Karim Kattan est docteur en littérature comparée à l’université Paris-Nanterre, écrivain et poète français et palestinien de Bethléem. Auteur de plusieurs ouvrages, il publie en 2017 le recueil de nouvelles Préliminaires pour un verger futur, finaliste du prix Boccace. En 2021, Karim Kattan publie son premier roman, Le Palais des deux collines (Elyzad), couronné du prix des cinq continents de la francophonie.

Un écrivain engagé

Trois ans plus tard, il poursuit son décryptage du conflit israélo-palestinien, déjà dessiné dans son premier titre, avec L’Eden à l’aube. Retenu dans la sélection du prix Renaudot 2024, l’ouvrage est finalement lauréat du prix international de la Prose Rotary – PEN Club 2024, du prix littéraire du 2^e roman de Laval 2024, du prix La Cagnotte 2024, ainsi que du grand prix du roman Métis, du prix Jésus Paradis et du prix Valéry-Larbaud en 2025.

En intellectuel engagé, Karim Kattan s’exprime régulièrement sur la Palestine. Il est notamment l’initiateur d’une tribune parue dans Libération et signée par 400 auteurs francophones, appelant à nommer génocide la situation à Gaza. Cette année encore, l’écrivain s’est illustré avec un premier recueil de poèmes, Hortus conclusus (Extrême contemporain), dont le titre emprunte une formule scellée du Cantique des cantiques, qui a également inspiré le nom d’un couvent, à Artas, en Palestine.

Cette année, le jury du prix Hors Concours était composé de Stéphanie Khayat, Inès De La Motte Saint-Pierre, Marianne Payot, Anne-Marie Revol, Clémentine Goldszal et Cristina Soler.