Les éditions de l’Iconoclaste, fondées il y a vingt-cinq ans par Sophie de Sivry, décédée en mai 2023, se restructurent. Le groupe Arènes-Iconoclaste nomme à sa direction générale (un poste qui n’existait pas jusque-là) Élise Lacaze, qui continue de diriger la filiale diffusion commune à l'Iconoclaste et aux Arènes, Rue Jacob diffusion. Elle était anciennement cheffe des ventes au Seuil. À l'Iconoclaste, deviennent directrices déléguées : Alba Beccaria, éditrice depuis 2023 à l’Iconoclaste et responsable des droits audiovisuels du groupe, et Constance Beccaria, qui dirige toujours la Collection Proche, à l’équipe renforcée par Clémentine Malgras.
Pour compléter le duo de tête, Juliette Joste, directrice littéraire chez Grasset pendant onze ans, les rejoint en tant que directrice éditoriale. Elle se souvient avoir rencontré Sophie de Sivry et son époux Laurent Beccaria, fondateur des Arènes, lorsqu’elle écrivit pour Revue XXI, en 2009 et 2013… Aujourd’hui, elle rejoint donc le comité de direction de l’Iconoclaste, composé de Sylvie Gracia, directrice littéraire, d’Adèle Leproux, secrétaire générale et directrice commerciale, et des directrices déléguées Alba et Constance Beccaria. Entretien.
Livres Hebdo : Qu’est-ce que votre arrivée (Juliette Joste), et votre promotion (Alba et Constance Beccaria), annoncent, pour la future ligne éditoriale de l’Iconoclaste ?
Alba Beccaria : Nous voulons avancer et poursuivre dans le sillage de Sophie de Sivry. Avec un programme toujours serré d’environ vingt titres par an, nous accompagnerons nos auteurs et autrices sur le long terme tout en apportant notre patte et nos combats.
Le slogan de la maison : publier, partager, et s'engager…
Constance Beccaria : Nous souhaitons être la maison de la nouvelle génération, que nous voyons grandir de livre en livre, prendre la parole, oser. Nos auteurs et autrices sont une famille d’écriture réunie par le courage, l’audace, l’envie de marquer l'époque. Nous nous y engageons.
Vos projets ?
Juliette Joste : Attachées à une littérature vivante et accessible, nous souhaitons développer la non-fiction littéraire et accueillir quelques auteurs et autrices confirmées mais aussi privilégier les nouvelles voix contemporaines, singulières, diverses.
A.B : Notre métier est de prendre des risques, d’attraper l’époque, de découvrir. Un livre sur deux de l’Iconoclaste cette année est un premier livre. Et nous innovons en permanence, à toutes les étapes de la vie du livre : chaque ouvrage est pensé comme un objet unique, et de l’édition au lancement, tout est discuté, repensé, adapté sur mesure, avec les outils contemporains et une exigence artisanale.
Quelles sont et seront vos spécialités respectives ?
C.B : C’est une maison très coopérative. Littérature, non-fiction, romans graphiques… Il n’y a pas de frontières. Chaque éditrice a la liberté d’apporter sa couleur et ses goûts. L’atmosphère est joyeuse, créative : tout est possible !
Juliette Joste, en quoi consiste votre poste de directrice éditoriale ?
J.J : À faire mon métier d’éditrice, en dialogue permanent et étroit avec Alba, Constance, Sylvie, Adèle, Laurent. J’apporte mon savoir-faire, mon expérience de senior de l’édition.
Après un passage au Bureau du livre français de New York, puis chez Flammarion (pendant seize ans), Tamaris, Belfond, Grasset… Pourquoi vous lancer aujourd'hui dans l'aventure de L'Iconoclaste ?
J.J : C’est une histoire que je suis depuis longtemps avec beaucoup d'intérêt. J’ai observé les débuts de L’Iconoclaste, puis le moment où Sophie de Sivry s'est lancée dans la littérature voici neuf ans. J'ai admiré ses convictions et ses succès, la manière dont elle a su, en quelques années, inventer une nouvelle façon de faire de l’édition, créative et dynamique.