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Jour 1 : La vraie vie de l'édition au congrès de l'UIE

L'ancien et le nouveau président de l'UIE, Y.S. Chi (Elsevier) et Richard Charkin (Bloomsbury), saluent la princesse de Thaïlande, Maha Chakri Sirindhorn, venue inaugurer le 30e congrès de l'association internationale. - Photo F.Piault/LH

Jour 1 : La vraie vie de l'édition au congrès de l'UIE

La première journée du congrès de l'Union internationale des éditeurs, qui se tient du 24 au 26 mars à Bangkok, a donné l'occasion aux éditeurs de s'interroger sur leur rôle à l'âge numérique.

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Par Fabrice Piault, Bangkok
Créé le 24.03.2015 à 19h57

Il a d'abord fallu passer l'étape de la très monarchique cérémonie d'inauguration par la princesse de Thaïlande, Maha Chakri Sirindhorn. Mais après ces 45 minutes très convenues, le nouveau président de l'Union internationale des éditeurs (UIE), Richard Charkin (Bloomsbury), a pu mettre en scène l'escamotage de sa cravate – un accessoire qu'il déteste – et tomber la veste. Le 30e congrès de l'organisation, qui se tient à Bangkok du 24 au 26 mars, a alors pu trouver ses thèmes et son rythme en prenant à bras-le-corps plusieurs des défis posés à l'édition mondiale.

Au premier jour de leur réunion, qui rassemble quelque 300 professionnels, dont environ la moitié de Thaïs et la moitié d'étrangers, dont les Français Pierre Dutilleul et Catherine Blache pour le SNE, les éditeurs ont surtout déballé leurs états d'âmes dans plusieurs tables rondes sur "L'édition est-elle importante ? Le défi du monde numérique", "Le futur rôle des éditeurs", "les développements de la distribution numérique" ou encore "comment mettre en adéquation bons contenus et bons revenus".

"L'édition est aussi importante que l'air que l'on respire", a d'emblée rassuré Richard Charkin. Mais comme le pointe Charlie Redmayne, le P-DG d'HarperCollins UK, "si le travail de l'éditeur continue, la question est de savoir comment on continue à ajouter de la valeur". Cette question des nouveaux modèles économiques dans le nouveau monde numérique a rebondi d'un débat à l'autre pendant toute la première journée du congrès.

"Culture et commerce, tradition et innovation... Nous devons être une industrie du "et" et non du "ou"", a plaidé Y.S. Chi (Elsevier), ex-président de l'UIE. En attendant, l'Australien Sandy Grant (Handie Grant Publishing) se désole de l'effondrement de la librairie dans son pays où Amazon a pris "30 % du marché du livre imprimé et 80 % du livre numérique sans même y être présent". Et le cofondateur et P-DG de Bloomsbury, Nigel Newton, se demande s'il restera à l'avenir "suffisament de librairies pour vendre nos livres" et fustige l'autoédition qui est "aussi formidable pour le livre que l'autoviticulture pour le vin", plaisante-t-il. "La chaîne de valeur change, dans la mesure où chacun de ses maillons se met à faire le travail des autres", observe Charlie Redmayne.

Cependant, lors du débat sur les évolutions de la distribution numérique, les intervenants se sont attachés à positiver. "Nous vivons probablement dans l'âge d'or de l'édition de livres", assure le P-DG du groupe HarperCollins, Brian Murray. Pour Santiago de la Mora, directeur des partenariats dans l'imprimé chez Google, il faut aujourd'hui saisir les opportunités pour "inciter ceux qui achètent des livres numériques à en acheter plus" et "amener de nouvelles personnes à découvrir les livres (via Google Play) et à y trouver du plaisir". Les congressistes de l'UIE ont trois jours pour savoir comment.

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