Jean-Louis Fournier laisse à sa fille «le mot de la fin»

Jean-Louis Fournier © O.Dion

Jean-Louis Fournier laisse à sa fille «le mot de la fin»

Cinq pages écrites par Marie Fournier ont été ajoutées à La servante du Seigneur (Stock), livre-confession du désarroi d'un père sur la métamorphose de sa fille «entrée en religion».

Par Catherine Andreucci,
avec ca Créé le 15.04.2015 à 20h04

Déjà parmi les bonnes ventes des romans de la rentrée avec un tirage de 66 000 exemplaires, le nouveau livre de Jean-Louis Fournier, La servante du Seigneur (Stock), est arrivé en librairies le 21 août dans une version légèrement modifiée par rapport à celle qu'ont pu lire les journalistes et les libraires pendant l'été. Comme l'a révélé Le Figaro le 26 août sur son site Internet, le livre comporte désormais cinq pages supplémentaires écrites par Marie Fournier, la fille de l'auteur. Sujet du livre dans lequel son père raconte le désarroi qu'il éprouve face à sa métamorphose depuis qu'elle s'est convertie à la religion catholique, elle livre «[sa] vérité».

«Il n'y a eu aucune action judiciaire, cette décision est une affaire entre père et fille, affirme à Livres Hebdo Véronique de Bure, éditrice de Jean-Louis Fournier pour Stock. Depuis que Jean-Louis Fournier lui avait fait lire son texte en avril, il y avait eu beaucoup de va-et-vient entre eux. Marie a demandé des corrections et nous avons pris en compte la plupart de ses demandes. Malgré cela, les choses s'envenimaient un peu car elle pensait ne pas avoir de support pour dire sa vérité à elle. Comme il y avait des pages blanches à la fin du livre, nous lui avons donc proposé d'écrire quelques lignes, qui sont publiées sans avoir modifié une seule virgule. C'est cette édition qui est commercialisée.»

Ironique et mordant, mais surtout nostalgique et désemparé, Jean-Louis Fournier écrit que, depuis qu'elle a rencontré celui qu'il surnomme «Monseigneur», «elle est grave, elle est sérieuse, elle dit des mots qu'elle ne disait pas avant, elle parle comme dans un livre. Je me demande si c'est vraiment elle.»

«Je laisse à ma fille le mot de la fin», écrit-il pour introduire les mots de Marie. Laquelle répond: «Tout le monde n'a pas la chance d'avoir un père qui offre sa propre fille au monde entier après l'avoir défigurée. En tant que «chef-d'oeuvre» cubiste de Jean-Louis Fournier, j'aurais préféré que ce dernier le garde accroché dans sa maison. Il avait promis. Par générosité, il a voulu en faire profiter tout un chacun. M'y résigner était le prix à payer pour garder un père, même si j'en ressors flétrie.»
15.04 2015

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