Jean-Baptiste Passé, "La spécialisation est la valeur très ajoutée de nos libraires"

Jean-Baptiste Passé - Photo Olivier Dion

Jean-Baptiste Passé, "La spécialisation est la valeur très ajoutée de nos libraires"

Plus d’un an après son arrivée à la direction générale du réseau de librairies religieuses La Procure, Jean-Baptiste Passé détaille les chantiers mis en place pour redresser son activité.

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Par Pauline Leduc,
avec Créé le 06.04.2018 à 01h57

Jean-Baptiste Passé - Lorsque j’ai pris mes fonctions fin 2016, le contexte était tendu d’un point de vue économique, commercial et social, notamment après la fermeture du site logistique de Chantilly. J’ai donc décidé, en concertation avec l’équipe, de mettre en place un vaste programme de réformes multidimensionnelles dont nous avons lancé les chantiers début 2017. Même si nous avançons dans le bon sens, comme en témoignent les deux librairies à Lille, et bientôt à Bordeaux qui rejoignent notre réseau de 26 enseignes indépendantes, les comptes sont toujours dans le négatif puisque 2017 a été marqué par le contexte électoral. Mais il n’y a pas de fatalité! Nous avons réalisé 13,8 millions de chiffre d’affaires et identifions des leviers pour revenir à l’équilibre.

Il y a plusieurs volets. Notre première action a été de changer le logo de La Procure: en revalorisant le symbole de la coquille Saint-Jacques, qui renvoie aux chemins de Compostelle, nous réaffirmons notre volonté de faire dialoguer foi et culture. Nous avons aussi fait un gros travail autour de la logistique en réintégrant à nos locaux du 6e arrondissement à Paris, depuis le 5 mars, la réception et le traitement de la demande client pour notre site Internet. Cela nous permet d’être plus rapide, précis et moins cher. Nous proposons depuis la fin de l’année, dans toutes nos librairies, un service "click and go". Parallèlement, nous venons de lancer une nouvelle carte de fidélité, plus avantageuse pour nos habitués qui bénéficieront de 5% de remise. On souhaite aussi leur proposer plus de services comme des soirées privées. D’autres projets de transformation sont en cours.

Le maillage des librairies religieuses en France est très fragile depuis plusieurs années. Aux difficultés vécues par nos confrères généralistes, s’ajoutent un ralentissement de la pratique religieuse et la lente disparition des grands lecteurs, lectorat privilégié de l’édition religieuse. Là aussi, il y a des choses à faire; mieux travailler entre éditeurs et libraires - ce qui est un des objectifs des rencontres de Tours cet été - et continuer de former nos libraires, puisque leur spécialisation est leur valeur très ajoutée à l’heure où nos propositions répondent aux aspirations grandissantes des Français autour de la quête de sens.

06.04 2018

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