Tribune de Vincent Monadé

« Je suis fier d'avoir garanti l'avenir du CNL. »

Vincent Monadé, président du CNL - Photo OLIVIER DION

« Je suis fier d'avoir garanti l'avenir du CNL. »

Vincent Monadé, candidat au renouvellement, le 24 octobre, de son mandat de président du Centre national du livre, défend la réforme de son financement.

Créé le 09.10.2018 à 18h14

Jusqu'à cette année, le Centre national du livre était financé par deux taxes, sur les appareils de reprographie et sur le chiffre d'affaires des maisons d'édition. Depuis plusieurs années, et tout au long de mon mandat, la plus importante, la reprographie, baissait. En six ans, elle est passée de plus de 29,5 à 22 millions d'euros. Une mission diligentée par le ministère de la Culture a conclu à l'inéluctabilité de son attrition. Peu assurée juridiquement, elle était contestée par des entreprises qui la payaient. En deux ans, le CNL a remboursé 4,2 millions d'euros que le tribunal estimait indûment perçus.

Ce lent déclin de ses ressources mettait à terme l'établissement en danger. Il risquait de ne plus pouvoir mener sa mission au service de la chaîne du livre. Avec le ministère de la Culture et la direction générale des médias et des industries culturelles, nous avons cherché à enrayer ce mouvement. Dès lors que la piste fiscale s'avérait une impasse, il devenait nécessaire pour le CNL d'intégrer dans les meilleures conditions possibles le budget de l'Etat.

Grâce à l'engagement des services de Bercy et de la Culture, le Premier ministre a arbitré dans ce sens pour la loi de finances 2019. L'établissement intégrera le budget de l'Etat à un niveau de financement satisfaisant, équivalent au budget ambitieux voté pour 2018 par son conseil d'administration. Cette budgétisation se fera sans modification de la gouvernance du CNL, qui restera dirigé par un président et un conseil d'administration, en lien étroit avec ses tutelles. La budgétisation permet à de très grands établissements, la BNF, le Louvre, Versailles..., de conduire une action culturelle d'exception. Il en ira de même pour le CNL.

Je n'ai pas le fétichisme des taxes affectées. Je crois à l'action de l'Etat, dont les politiques en faveur du livre vont bien au-delà du CNL et je considère que l'exercice de la tutelle est sain : tous les établissements doivent s'inscrire dans la politique que les citoyens, par leur vote, ont choisi de voir mettre en œuvre.

Je me réjouis que le CNL puisse, chaque année, établir avec ses tutelles un dialogue budgétaire qui lui donne les moyens d'assurer ses missions. Et je suis fier d'avoir garanti l'avenir de l'établissement que je préside. Demain, comme il l'a toujours fait, le CNL agira aux côtés des auteurs, des éditeurs et des libraires. Avec eux. Pour eux.

Les dernières
actualités