La sortie le 11 janvier dans les salles de J. Edgar, le biopic de Clint Eastwood sur le fondateur John Edgar Hoover, pour lequel Leonardo DiCaprio, dans le rôle titre, est nominé pour le Golden Globe du meilleur acteur (cérémonie le 15 janvier), et sur la piste de l'Oscar (le 23 février), se trouve relayée en librairie par plusieurs titres dont l'une de ses sources d'inspiration, Le plus grand salaud d'Amérique : J. E. Hoover, patron du FBI, par le journaliste Anthony Summers (Seuil, 1995).
Le scénario du film sur cette figure incontournable de l'histoire des Etats-Unis, où il a fait la pluie et le beau temps de 1924 à 1972, en voyant passer huit présidents, est signé par Dustin Lance Black, le scénariste de Harvey Milk.
Original Books a publié en novembre dernier J. Edgar, directeur du FBI : scandales et dossiers secrets, un ouvrage d'Athan Theoharis sur ses abus d'autorité, de chantage et de voyeurisme envers des personnalités publiques, les persécutions politiques et la corruption par la mafia.
Marc Dugain, qui juge dans une déclaration à l'AFP que le film de Clint Eastwood est incomplet car « il masque tout l'aspect politique du personnage, sa relation avec McCarthy, qu'il avait pourtant mis en place puis éjecté, ses liens très ambigus avec les Kennedy, pratiquement occultés, comme ceux avec la mafia », a fait en 2005 de la vie de Hoover un roman au vitriol, La malédiction d'Edgar (Gallimard), décliné ensuite en une BD en trois volumes dessinée par Didier Chardez chez Casterman.
L'écrivain tirera lui-même de son roman une version documentaire prévue en 2013 sur la chaîne Planète (Canal +) qui sera un huis clos entre Hoover, Clyde Tolson, numéro 2 du FBI, soupçonné d'avoir été son amant, et Robert Kennedy, ministre de la Justice de 1961 à 1963, qui portera essentiellement sur les aspects politique et personnel des personnages.
Homosexuel caché, amateur d'objets d'art et de courses, décrit comme un personnage haineux et paranoïaque par ses biographes, J. E. Hoover a par ailleurs inspiré le premier volet de la trilogie de James Ellroy, American Tabloid (Rivages, 1995, rééd. 2007), et son ombre traverse les pages d'Un autre monde de Barbara Kingsolver, Orange Prize 2010, paru le 4 janvier en version poche chez Rivages Noir.
Après son son interprétation de Hoover, Leonardi DiCaprio vient de retrouver le réalisateur Baz Luhrmann, quinze ans après Roméo + Juliette, pour le rôle titre de son nouveau film, Gatsby le Magnifique, une nouvelle adaptation en 3D du roman de Francis Scott Fitzgerald, prévue pour la fin de l'année.
L'acteur a également acquis les droits d'adaptation de Du diable dans la ville blanche, d'Erik Larson (Le Cherche Midi), scénario dans lequel il tiendra le rôle principal du docteur H.H. Holmes, le premier tueur en série de l'Histoire des états-Unis, soupçonné d'avoir tué 200 femmes durant l'exposition universelle de Chicago en 1893.