Intellos précaires, réveillez-vous!

© Francesca Mantovani

Intellos précaires, réveillez-vous!

Huit ans après avoir cerné les grandeurs et misères des professions intellectuelles, Anne et Marine Rambach prolongent leur enquête dans Les nouveaux intellos précaires, à paraître chez Stock le 8 avril.

Par Catherine Andreucci,
avec ca Créé le 28.01.2014 à 22h17

Ils sont chercheurs, enseignants, architectes ou auteurs, travaillent dans des musées ou des maisons d'édition. Diplômés, ils ont en commun d'exercer leur profession dans des conditions aléatoires. ll y a huit ans, Anne et Marine Rambach leur ont donné un nom, «les intellos précaires», devenu le titre de leur ouvrage paru chez Fayard et qui a suscité de nombreux débats.

Le 8 avril, Stock publie la suite de leur enquête, Les nouveaux intellos précaires, avec un tirage de 7 500 exemplaires et une mise en place autour de 4 000 exemplaires. Ecrit de façon aussi enlevée que le premier, ce deuxième volume dresse un constat accablant: la précarité de cette «nébuleuse de travailleurs de l'intellect qui partagent un certain sort dans le monde du travail contemporain» s'est aggravée.

Dans une analyse qui part d'observations de terrain, les deux auteures revendiquent la portée politique de leur thèse, énoncée dès les premières pages: «La place qu'occupent les intellectuels dans leur monde est de plus en plus excentrée, périphérique, et leur travail est minoré et dévalorisé.» Ce qui les conduit à s'en prendre directement à la politique menée par le président Sarkozy: «Le plan est là: une réforme de notre monde dont la “modernisation” passe étrangement par l'affaiblissement de ceux qui l'animent, par leur précarisation et leur mise sous tutelle directe ou indirecte. L'offensive vise à mettre au pas ces contre-pouvoirs. Et l'une de ses armes est la précarité.»
28.01 2014

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