"L’impression à la demande en librairies : mirage ou réalité ?" Tel est le thème d’une table ronde organisée lundi 23 mars au Salon du livre de Paris. A côté des services assurés par certains imprimeurs, à commencer par Lightning Source et BoD, Orséry, une toute jeune société créée par Christian Vié, va lancer une nouvelle solution installée directement dans les librairies. Elle propose à la location des machines imprimantes (Ricoh) ainsi qu’un logiciel développé par ses soins donnant accès à un catalogue d’ouvrages centralisé et sécurisé. Pour Christian Vié, qui a été auparavant chargé de missions DSI chez Areva et directeur de projet chez Orange, "l’objectif est de permettre aux libraires d’imprimer un livre en moins de dix minutes, et ainsi, même si ce dernier n’est pas en stock dans leur magasin, de satisfaire immédiatement les clients. Cela devrait leur éviter de perdre des ventes !" Il vise aussi les éditeurs et les distributeurs pour leurs petits tirages. Sont principalement concernés "les titres imprimés à moins de 1 000 exemplaires, qui représentent 72 % des ventes sur Internet, ainsi que les best-sellers, en rupture momentanée". L’équipement et le service sont facturés 250 euros par mois, avec un dépôt de garantie de 15 000 euros. En contrepartie, le libraire perçoit 33 % du prix de vente de chaque livre, "un revenu net qui n’est grevé ni de frais de transport, ni de frais de retour", précise Christian Vié. De son côté, l’éditeur perçoit entre 20 et 30 %, et Orséry le solde. En discussion avec diverses maisons, Christian Vié annonce un premier partenariat avec La Martinière et entend profiter du Salon du livre du Paris pour convaincre d’autres éditeurs. Car, au-delà des performances de ces machines capables d’imprimer en noir et blanc ou en couleurs, dans divers formats sauf en poche, l’intérêt du service est lié à l’importance du catalogue qui sera proposé. Si le service est séduisant, il reste toutefois délicat à mettre en place en librairie car difficile à amortir en deçà d’un niveau estimé à 30 livres par jour et envahissant avec des machines de plus de 3 mètres de long sur 1 mètre de profondeur. L’intérêt est en revanche évident pour les professionnels situés dans des zones éloignées comme les Dom-Tom ou le Québec. Clarisse Normand