Saluant dans un communiqué la mémoire de Robert Laffont, mort le 19 mai dernier à 93 ans, le président de la République souligne que
« Robert Laffont a compris qu'on ne se diminuait pas à vouloir accroître le cerle des lecteurs en rendant les livres plus populaires, mois chers, plus accessibles ». Robert Laffont fut le
« découvreur de chefs-d'oeuvre de la littérature universelle, de Salinger à Soljenitsyne, en passant par Graham Greene et Dino Buzzati », marquant ainsi
« de son empreinte généreuse plus d'un demi-siècle d'édition française », souligne encore le communiqué de l'Elysée, qui précise qu'
« au moment où l'édition traverse une grande révolution, où la tablette numérique et l'hyperlivre concurrencent les livres, le président de la République souhaite rendre hommage au talent et à la vision d'un homme de culture et d'entreprise qui aura compris que le fond comptait plus que la forme, et qu'il était possible de s'adapter à l'évolution sans renier ses valeurs ».
Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a rendu hommage de son côté à
« un ardent défenseur de la diversité littéraire, qui nous laisse riches d'un héritage de plus de dix mille livres », dont le nom
« demeurera l'emblème par excellence de l'éditeur qui aura su concilier l'exigence, la qualité, et le succès auprès de tous les publics ».
Sur les ondes de France Info, la journaliste Alix Girod de l'Ain, belle-fille de Robert Laffont, a expliqué qu'
« il était encore plein de vivacité intellectuelle jusqu'à ses derniers jours ». A propos de sa contribution à la modernisation du secteur dans l'immédiat après-guerre, elle a rappelé qu'il avait été
« l'un des premiers à mettre des illustrations sur ses couvertures » et
« à croire au livre de poche ».
« L'une de ses devises, c'était qu'il voulait faire des livres ouverts sur la vie », a-t-elle ajouté.
Max Gallo est lui aussi intervenu sur France Info pour saluer la mémoire de l'éditeur, dont il était proche, insistant notamment sur sa distance à l'égard du milieu de l'édition : inventeur de
« nouveaux genres », « il a souvent été mis à l'écart de la vie littéraire », a noté l'écrivain.
Pierre Assouline
souligne dans son blog l'oeuvre de modernisation de l'éditeur :
« qu'il s'agisse de la direction littéraire, des relations avec les auteurs, de la fabrication des livres, de la conception des collections, du marketing, de la distribution, cet entrepreneur avait osé bousculer des méthodes poussiéreuses ».
« Rien de médiocre en lui, poursuit le journaliste.
Pour avoir eu la chance de compter parmi ses amis, je peux témoigner de ce qu'il était aussi quelqu'un de bien, une rareté », conclue-t-il.